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Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 27, doc. 160
volume linkZürich/Locarno/Genève 2022
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E1004.1#1000/9#858* | |
Old classification | CH-BAR E 1004.1(-)1000/9 857.1 | |
Dossier title | Beschlussprotokolle des Bundesrates August 1978 (3 Bände) (1978–1978) | |
File reference archive | 4.11 |
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2200.157-04#1992/114#44* | |
Old classification | CH-BAR E 2200.157-04(-)1992/114 7 | |
Dossier title | Beziehungen der Schweiz zur UdSSR, Allg. (1977–1980) | |
File reference archive | 331.0 |
Archive | Swiss Federal Archives, Bern |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2010A#1996/397#5479* |
Old classification | CH-BAR E 2010(A)1996/397 746 |
Dossier title | Orlov, Jury (1978–1985) |
File reference archive | B.31.82 P • Additional component: Russie |
Archive | Swiss Federal Archives, Bern |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2010A#1995/313#11301* |
Old classification | CH-BAR E 2010(A)1995/313 991 |
Dossier title | Sakharov, Andrei, vol. I (1973–1983) |
File reference archive | B.31.82 P • Additional component: Russie |
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001E-01#1988/16#5341* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(E)-01/1988/16 1001 | |
Dossier title | Politische Bewegungen und Zustände im Ausland 1977-1978 (1976–1978) | |
File reference archive | B.73.0 • Additional component: Russland |
Archive | Archives of Contemporary History, Zurich |
Archival classification | CH-AfZ NL Dr. iur. Albert Weitnauer 280 |
Dossier title | Korrespondenz, Notizen, Gesprächsnotizen als Generalsekretär EPD (1978–1978) |
File reference archive | 8.2 |
dodis.ch/48701Notice du Chef du Département politique, P. Aubert, aux Conseillers fédéraux1
Condamnation de dissidents en URSS
Dès février 1977, plusieurs membres des groupes de citoyens soviétiques attachés à la surveillance de l'application des dispositions de l'Acte final d'Helsinki ont été arrêtés. Pendant la préparation et le déroulement de la réunion de Belgrade de la CSCE, l'URSS s'est abstenue de déférer aux tribunaux les membres de ces groupes qui jouissaient d'une certaine notoriété en Occident2. Depuis avril, par contre, la plupart des personnes arrêtées ont passé en jugement et ont été condamnées à de lourdes peines3. Les procès les plus récents sont ceux de Youri Orlov, Viktoras Petkus, Alexander Guinzburg et Anatoli Chtcharanski. D'autres dissidents sont en passe d'être jugés4.
Devant cette évolution, il est important de réaffirmer l'attachement de la Suisse à l'Acte final d'Helsinki, dont le septième principe consacrant «le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction» est un élément essentiel5. Cet attachement ne restera crédible, pour l'opinion publique, que si ces principes et les engagements souscrits à leur propos par les signataires de l'Acte final d'Helsinki ne peuvent pas être grossièrement et ouvertement violés.
Mon intention initiale était et reste de saisir l'occasion du discours que je prononcerai le 1er août à Neuchâtel6 pour souligner les sentiments qui prévalent en Suisse à ce propos. À la fin de la semaine dernière, toutefois, les événements se sont précipités. Plusieurs sentences particulièrement lourdes ont été prononcées jeudi contre Guinzburg et Petkus et vendredi contre Chtcharanski. Il est rapidement apparu que si une intervention était jugée nécessaire, elle devait être lancée immédiatement. Une démarche après le week-end se serait perdue dans la masse des protestations que l'on pouvait prévoir.
Bien que les Chefs de plusieurs départements, ainsi que les deux présidents des Chambres fédérales7 aient reçu de leurs homologues israéliens des appels demandant leur intervention en faveur de certains dissidents8, une démarche se référant de manière générale à l'ensemble des dissidents en butte à des poursuites m'a paru préférable. Dès lors, des contacts furent pris avec le DFJP (Police des étrangers, Division fédérale de la police, Secrétariat général). En l'absence du Chef du Département9, mais s'en faisant l'interprète, le Secrétaire général du DFJP10 s'est déclaré d'accord que l'on propose d'accueillir sur territoire suisse les dissidents qui seraient expulsés d'URSS. Restait à savoir si cette proposition serait faite au nom du Chef du Département politique ou de la part du Conseil fédéral lui-même. Le Président de la Confédération11, consulté par téléphone, décida que l'intervention se ferait au nom du collège gouvernemental12.
L'Ambassadeur d'URSS13 a été reçu au DPF, vendredi à 17h00, par le Chef de la Division politique I14. Il y a lieu de relever que l'Ambassadeur Lavrov se refusa de manière péremptoire à prendre connaissance du message que l'Ambassadeur Hegner devait lui délivrer de la part du Conseil fédéral. De ce fait, le message ne put être énoncé que par bribes, ce qui rendit d'autant plus indispensable la publication d'un communiqué de presse confirmant l'entretien15. Le communiqué approuvé par Monsieur Ritschard, Président de la Confédération, est joint au présent rapport16.
Les services d'information du DPF et du DFJP ne se sont référés à aucun moment à une conférence téléphonique du Conseil fédéral17.
- 1
- Notice: CH-BAR#E1004.1#1000/9#858*. Copie à K. Huber, W. Buser et J.-M. Sauvant. La notice a été discutée par le Conseil fédéral, cf. le PVCF No 1206 du 9 août 1978, dodis.ch/48701.↩
- 2
- Sur la réunion de Belgrade de la CSCE, cf. DDS, vol. 27, doc. 126, dodis.ch/49325. Sur l'intervention de la délégation suisse en faveur du respect des droits de l'homme en URSS, cf. DDS, vol. 27, doc. 96, dodis.ch/48698.↩
- 3
- Sur les réactions à la condamnation de Y. F. Orlov, cf. DDS, vol. 27, doc. 143, dodis.ch/48700.↩
- 4
- Sur la situation politique en URSS, cf. le rapport politique No 6 de R. Faessler du 17 mars 1977, dodis.ch/48744; le rapport politique No 33 de A. Hohl du 4 juillet 1978, dodis.ch/48743 et la lettre de A. Hohl au Secrératiat politique et à la Division politique I du Département politique du 10 novembre 1978, dodis.ch/48742.↩
- 5
- Sur la question d'une politique suisse en faveur des droits de l'homme, cf. DDS, vol. 27, doc. 114, dodis.ch/49960.↩
- 6
- Dans son allocution à l'occasion de la fête nationale suisse, P. Aubert a dit: La Suisse n'a pas le droit de se taire. Nous avons dû récemment plaider en faveur de la liberté d'hommes dont le seul délit avait été de veiller à l'application intégrale de l'Acte d'Helsinki, ce qui m'avait fait dire: «Il y a des condamnations qui honorent ceux qui en sont frappés et qui jugent ceux qui les ont prononcés.» Cf. doss. CH-BAR#E2850.1#1991/234#213* (11). Cf. aussi DDS, vol. 27, doc. 143, dodis.ch/48700, note 5.↩
- 7
- E. Blunschy-Steiner et H. Munz.↩
- 8
- Cf. la notice de A. Hegner à P. Graber du 7 décembre 1977, dodis.ch/48739 et la lettre de P. Graber à E. Blunschy-Steiner et H. Munz du 12 janvier 1978, dodis.ch/48741. Cf. aussi DDS, vol. 27, doc. 96, dodis.ch/48698 et doc. 144, dodis.ch/48700.↩
- 9
- K. Furgler.↩
- 10
- B. Schneider.↩
- 11
- W. Ritschard.↩
- 12
- Selon l'article 16, premier alinéa de la Loi fédérale sur l'organisation de l'administration fédérale du 26 mars 1914, le président de la Confédération peut, en cas d'urgence, prendre des décisions au nom du Conseil fédéral. Il les soumet ensuite à la ratification du Conseil. Cf. FF, 1914, II, pp. 621–644.↩
- 13
- V. S. Lavrov.↩
- 14
- A. Hegner. Cf. la notice de A. Hegner du 21 juillet 1978, dodis.ch/48740.↩
- 15
- Pour les réactions de la presse, cf. la revue de presse de E. Bischof du 19 juillet 1978, dodis.ch/50927. Pour le comportement rude de V. S. Lavrov, cf. aussi la lettre de A. Weitnauer à P. R. Jolles et U. Hochstrasser du 30 juin 1978, dodis.ch/52878.↩
- 16
- Pour l'annexe, cf. dodis.ch/48701.↩
- 17
- Le Conseil fédéral a ratifié la décision présidentielle du 14 juillet 1978 dans sa séance du 9 août 1978, cf. le PCVF No 1206 du 9 août 1978, dodis.ch/48701. Pendant la déliberation de l'affaire, le Conseil a noté cependant que la Direction politique du DPF aurait dû recourir à la consultation des membres du Conseil telle qu'elle est prévue et organisée par la Chancellerie fédérale, et que le communiqué a été soumis au Président après que l'ambassadeur d'URSS eût été convoqué, de sorte que le Président n'âvait que la possibilité d'approuver. Cf. le PVCF de décision II du 16 août 1978 de la 26ème séance du Conseil fédéral du 9 août 1978, CH-BAR#E1003#1994/26#21*. Pour la suite de cette affaire, cf. lʼexposé de P. Aubert du 1er septembre 1978, dodis.ch/48269, point I.↩
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