dodis.ch/4422

Notice interne du Département politique12

Après avoir consulté quelques-unes des personnalités suisses parmi celles qui ont eu à faire avec M. de Weizsäcker, j’arrive à la conclusion qu’il serait incompatible avec l’honneur suisse de ne pas tenter un petit effort en sa faveur3. Il est exclu que le Conseil fédéral puisse entreprendre la démarche en tant que gouvernement suisse. En revanche, rien n’empêche – à titre privé – les membres du Conseil fédéral ou certains de nos ministres à l’étranger ou certains fonctionnaires supérieurs du Département politique de confirmer dans une lettre adressée à l’avocat de M. de Weizsäcker4 les bonnes expériences que nous avons faites avec ce personnage important de l’administration allemande. Parmi les personnalités suisses qui ont connu personnellement M. de Weizsäcker et son activité, je relève

1. le Président de la Confédération, M. Etter,

2. le Conseiller fédéral M. de Steiger,

3. M. Pilet-Golaz, ancien Conseiller fédéral,

4. M. Burckhardt, Ministre de Suisse à Paris,

5. M. Frölicher, Ministre,

6. M. Feldscher, Ministre de Suisse à Vienne.

J’exclus de prime abord les témoignages de M. Pilet-Golaz5 et de M. Frölicher6, car je crains qu’ils ne produisent l’effet contraire à celui que l’on désire. M. le Ministre Burckhardt a déjà écrit une lettre à l’avocat de M. de Weizsäcker, mais il n’y parle, semble-t-il, que de ses expériences de commissaire de Danzig7. Il serait cependant plus efficace s’il parlait de ses expériences en tant que Vice-Président du Comité international de la Croix-Rouge. Je ne crois pas que M. de Steiger se déclare disposé à témoigner.

M. Feldscher est la personne toute indiquée puisque, pendant la guerre, il a été le chef de la Représentation des intérêts étrangers à Berlin et a eu à faire à M. de Weizsäcker chez lequel il a toujours trouvé la compréhension désirée. En outre, M. Feldscher a été le chef de la Section du Contentieux et de la Section Politique durant le temps où M. de Weizsäcker était Ministre d’Allemagne à Berne8.

Le témoignage le plus important pourrait être celui du Président de la Confédération qui a très bien connu M. de Weizsäcker pendant son séjour à Berne et qui seul parmi les membres actuels du Conseil fédéral, connaît l’activité qu’il a déployée à Berne9. Ci-joint, pour votre information, une notice confidentielle, non signée, de M. Frölicher10.