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L’Ambassadeur de Suisse à Helsinki, J.-J. de Tribolet, au Secrétaire général du Département politique, P. Micheli1

Le Président du Parlement finlandais, le Dr. Johannes Virolainen, sera les 13 et 14 mars prochains l’hôte à Berne des Présidents du Conseil national et du Conseil des Etats2. Il prononcera à l’Hôtel Bellevue, le 13 mars à 17.00 heures, une conférence en langue allemande, intitulée «Die Stellung Finnlands in der heutigen weltpolitischen Situation»3.

Je désire vous rappeler à cette occasion que depuis que j’occupe le poste d’Ambassadeur en Finlande, j’ai eu deux fois lieu de constater que notre Administration entretenait au sujet de la neutralité finnoise4 une opinion plutôt réservée.

Le Professeur Bindschedler m’a déclaré naguère que cette réserve était partagée en son temps par la Suède et par l’Autriche et que c’est pour cela que la Finlande n’avait pas été priée de participer aux consultations5 qui ont eu lieu entre nous et ces deux pays pour accorder les attitudes des neutres vis-à-vis de la CEE.

Plus récemment, alors que je m’entretenais de l’intérêt des Finlandais à consulter la Suisse avec M. Janner, ce dernier m’a fait une question assez dure pour la Finlande: «Pourrait-on être sûr que Kekkonen n’irait pas répéter certaines choses aux Russes?»

Comme vous le savez, lors de la rencontre des Ministres de l’EFTA à Lausanne6, M. Karjalainen a effectivement fait à M. le Conseiller fédéral Schaffner des ouvertures dans ce sens. Les instructions que j’ai reçues à ce sujet de la Division du Commerce et que vous avez approuvées m’obligent à me taire et à attendre que les Finlandais confirment leur désir. Ils le feront peut-être par le canal de leur nouvel Ambassadeur7 à Berne.

Il me semble ainsi que nous ne sommes plus aussi méfiants que naguère vis-à-vis de la neutralité finnoise.

Quoi qu’il en soit, la visite de M. Virolainen pourrait offrir à nos parlementaires l’occasion de sonder leur hôte sur les aspects de la neutralité finnoise dans lesquels le Département estime ne pas voir encore très clair.

C’est pourquoi aussi il m’a paru opportun de passer en revue dans mon rapport politique No 38, celles des dernières déclarations de M. Kekkonnen et de M. Karjalainen qui me semblent apporter le plus de lumière sur ce sujet.

D’autre part, comme M. Virolainen a été lui-même Ministre des Affaires Etrangères et qu’il appartient au même parti que le Président Kekkonen et que le Ministre des Affaires Etrangères Karjalainen, je pense que le Département politique trouvera bon d’envoyer quelqu’un écouter sa conférence.

Je prendrai naturellement connaissance avec le plus grand intérêt de celles des déclarations faites par M. Virolainen à cette occasion qui auront paru le plus intéressantes à votre observateur, ainsi que de celles qu’il exprimera peut-être en cours de conversation avec ses collègues suisses.

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