Spaltung der pro-europäischen Verbände nach dem Haager Kongress. Auf der Suche nach finanzieller Unterstützung in der Schweiz.
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 17, doc. 80
volume linkZürich/Locarno/Genève 1999
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2800#1967/60#51* | |
Old classification | CH-BAR E 2800(-)1967/60 16 | |
Dossier title | Union européenne des fédéralistes, Genève. Europa-Union - Union européenne Binningen - Basel (Raymond Silva) (1947–1961) | |
File reference archive | 14 |
dodis.ch/4244
Le Chef de la Division des Affaires politiques, A. Zehnder, au Chef du Département politique, M. Petitpierre1
J’ai eu hier soir un long téléphone de M. J. H. Frey concernant les différents mouvements tendant à une union européenne2. La conférence que M. Vieli a convoquée a eu lieu vendredi à Zurich3. Assistaient à cette conférence les représentants de divers groupements parmi lesquels celui de Churchill (représenté par Sandys)4 et celui des fédéralistes représentés par quatre personnes parmi lesquelles Brugmans et Silva5.
M. Frey a demandé dans son vote l’unification de tous ces groupements en un seul mouvement et la désignation d’un trésorier commun. Les deux groupements les plus importants représentés d’une part par Sandys, d’autre part par Silva n’ont pas pu s’entendre. On prétend, derrière les coulisses, qu’une entente semble exclue parce que dans le mouvement de Silva il y a trop d’éléments syndicalistes de gauche tandis que celui de Churchill s’appuie plutôt sur des milieux politiques conservateurs. Par ailleurs, tandis que le groupement de Churchill est extrêmement modeste dans ses prétentions financières6 (ces messieurs cherchent notamment à se réunir dans des pays où la question de devises présente moins de difficultés qu’en Suisse), celles du mouvement Silva sont exagérées du fait que ses membres désirent absolument rester en Suisse où ils créeraient le secrétariat. M. Frey m’a indiqué que M. Silva espérait réunir entre un demi et un million de francs suisses à cet effet.
La conférence à La Haye7 a été entièrement financée par Philips.
Quant à la question au sujet des plans concernant l’Allemagne, M. Silva n’a pas eu d’idées précises, tandis que le représentant de Sandys a un plan politique tout prêt qui semble être réalisable. M. Frey désirerait vous le communiquer de vive voix.
M. Frey sera à Berne mercredi prochain à l’occasion de la réunion du conseil d’administration de la radio suisse. Il sollicite une audience auprès de vous. Je crois qu’il serait utile de le recevoir, bien que les idées qu’il ait sur ces mouvements soient essentiellement économiques8. C’est peut-être la raison pour laquelle il est plutôt favorable aux idées des conservateurs britanniques qu’à ceux des idéalistes groupés dans le mouvement de Silva. Bref, M. Frey donnera de l’argent à ceux qui permettront à la grande industrie de la Suisse orientale d’augmenter ses affaires d’exportation. Voilà pourquoi le statut futur de l’Allemagne joue un très grand rôle dans les considérations de M. Frey.
La conférence a accordé le délai d’un mois aux représentants des différents groupements pour s’entendre, et on se réunira de nouveau au milieu du mois de juin9. Dans l’intervalle, en vue de créer un front commun suisse, ces messieurs ont fondé un comité composé des personnes suivantes: MM. Sulzer, Golay, Koechlin, Vieli, Frey.
- 1
- E 2800(-)1967/60/16. Paraphe: MD.↩
- 2
- Sur ces mouvements, cf. la notice d’E. Bauermeister du 14 avril 1948, E 2001(E)1968/75/12.↩
- 3
- Sur l’éventuelle participation financière de la BNS aux activités des groupements envisageant une coopération européenne, cf. la lettre de P. Keller à M. Petitpierre du 19 mars 1948 et la lettre d’A. Zehnder à C. Koechlin du 20 mars 1948, ibid. (dodis.ch/4249 respectivement dodis.ch/3300).↩
- 4
- Le United Europe Movement a été créé en mai 1947 sous l’impulsion de W. Churchill par un groupe de nombreuses personnalités conservatrices et libérales britanniques.↩
- 5
- H. Brugmans et R. Silva sont membres du bureau exécutif de l’Unioneuropéenne des fédéralistes. Cette organisation transnationale est constituée de groupements indépendants de nombreux pays européens qui comptent en tout environ 100’000 membres. Sur la position de M. Petitpierre envers cette organisation, cf. la lettre d’A. Boissier à R. Silva du 16 août 1947, E 2001(E)-/1/231 (dodis.ch/192); sur la position du Chef du DPF envers l’Unionparlementaire européenne, cf. DDS, vol. 17, doc. 46.↩
- 6
- Dans sa lettre à M. Petitpierre du 19 mars 1948, P. Keller mentionne la somme de 150’000 francs que D. Sandys aimerait recueillir en Suisse, E 2001(E)1968/75/12 (dodis.ch/4249).↩
- 7
- Il s’agit du Congrès de l’Europe tenu à La Haye du 7 au 10 mai 1948. La participation était exceptionnellement brillante. Parmi les quelque 800 participants se trouvaient deux cents parlementaires, une soixantaine de ministres, des industriels et des syndicalistes, aussi bien que des juristes et professeurs d’universités. Au sujet de l’invitation faite à M. Petitpierre par D. Sandys, cf. la notice sur l’entretien avec D. Sandys du 26 janvier 1948, E 2800(-)1990/ 106/19 (dodis.ch/5960). Sur les complications à propos de l’envoi d’un télégramme de félicitations de M. Petitpierre au Congrès de La Haye, cf. la notice d’A. Zehnder à M. Petitpierre du 4 mai 1948, E 2001(E)1968/75/12, et la lettre de M. Petitpierre à D. de Rougemont du 13 mai 1948, E 2800(-)1990/106/18 (dodis.ch/4251).↩
- 8
- D’après l’agenda de M. Petitpierre, celui-ci a reçu J. H. Frey le mercredi 26 mai, cf. E 2800(-)1990/106/22.On ne dispose cependant d’aucune notice rédigée par le chef du DPF à la suite de l’entretien.↩
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