Thematische Zuordung Serie 1848–1945:
III. SICHERHEITSPOLITIK
1. Internationale Lage und Kriegsgefahr
1.1. Die Lage in West- und Mitteleuropa
Abgedruckt in
Diplomatische Dokumente der Schweiz, Bd. 3, Dok. 345
volume linkBern 1986
Mehr… |▼▶Aufbewahrungsort
Archiv | Schweizerisches Bundesarchiv, Bern | |
▼ ▶ Signatur | CH-BAR#E2#1000/44#1643* | |
Alte Signatur | CH-BAR E 2(-)1000/44 270 | |
Dossiertitel | Unterhandlungen mit Frankreich zur Regelung der Detailfragen für eine eventuelle Besetzung des neutralisierten Gebietes Nordsavoyens durch eidgenössische Truppen (1886–1887) | |
Aktenzeichen Archiv | B.137.1 |
dodis.ch/42324
Der Bundespräsident und Vorsteher des Politischen Departements, N. Droz, an den schweizerischen Gesandten in Paris, Ch. Lardy1
Je profite du départ de M. Louis Borei, fils de Mons/Zewr/Eugène Borei, qui se rend à Paris, pour vous faire tenir quelques informations.
Votre rapport2 rendant compte d’un entretien avec M. de Huene a été seulement communiqué par moi à MM. Hertenstein et Hammer, comme chefs des Départements avec lesquels le Départ, politique confère sur la situation. Le secrétaire de M. Roth, M. de Claparède étant venu passer ses vacances en Suisse, j’ai cru devoir lui en parler aussi en termes généraux, le priant de demander au Ministre quelle est son impression. M. Roth m’a envoyé deux rapports3 confidentiels et personnels, desquels il résulte que M. de Münster ne peut pas être envisagé comme représentant la pensée du prince de Bismarck. L’entourage de ce dernier continue à assurer de la manière la plus positive que le chancelier ne veut pas la guerre, et que dans l’affaire Schnaebele il a résisté à ceux qui auraient voulu tirer parti de l’incident dans un sens belliqueux; il a rédigé lui-même la note à M. Herbette. M. Roth continue, de son côté, à croire qu’il n’y a pas un danger aigu de guerre (eine akute Kriegsgefahr); il envisage que les communications faites à la fin de l’année dernière à M. Deucher par M. de Bülow trahissent les sentiments qui régnaient alors dans l’entourage immédiat du vieil empereur, très-impressionné par le langage qu’on tenait pour faire accepter le septennat, mais n’ont pas été l’exécution d’un véritable «Auftrag» du chancelier.
En somme, les cercles politiques et diplomatiques à Berlin croient plutôt à la paix. On n’a pas même d’inquiétudes sérieuses du côté de la France, où l’on s’attendait à voir la crise ministérielle tourner à l’avantage du parti de l’ordre. Je ne me charge pas de démêler si ce langage si confiant est sincère ou s’il est destiné à faire croire que l’Allemagne est innocente de toute idée provocatrice. Dans tous les cas, M. Roth est persuadé que si le danger devenait sérieux, on ne manquerait pas de lui faire des communications en temps utile.
J’ai pensé qu’il vous serait agréable de connaître les appréciations de votre collègue. La différence des milieux dans lesquels chacun de vous est placé explique ce qu’il peut y avoir en apparence de contradictoire dans vos renseignements. Mais précisément pour nous, il ne peut qu’être des plus utiles d’avoir deux sources d’informations aussi précieuses. Les unes nous servent à contrôler les autres, et la résultante moyenne est que nous devons être des plus prudents et ne nous abandonner ni à une confiance absolue ni à des craintes exagérées. Je vous serai donc toujours très-reconnaissant de nous faire connaître tout ce que vous apprenez; il y aura sans doute encore bien des hauts et bien des bas dans la situation que nous traversons; vos rapports si minutieux sont pour nous comme un baromètre extrêmement sensible qui nous indique les moindres changements dans l’état de l’atmosphère. Je ne saurais vous dire combien tous mes collègues sont d’accord avec moi pour admirer votre activité infatigable et la précision de vos informations. Bien entendu que nous ne vous rendons pas responsables des opinions de vos interlocuteurs, mais elles nous servent à apprécier la situation.
Je vous remercie aussi derechef pour vos envois de journaux, vous voudrez bien nous en donner le compte, qui vous sera réglé à l’occasion.
Dans quelques jours, je vous écrirai au sujet de la question de Savoie, que j’ai renvoyée à l’examen du Département militaire et que je vais reprendre au premier moment que j’aurai de libre.
Tags