Gründung der DDR aus Sicht des Beobachters in Moskau und die Konsequenzen für die schweizerische Neutralitätspolitik.
Imprimé dans
Documents Diplomatiques Suisses, vol. 18, doc. 17
volume linkZürich/Locarno/Genève 2001
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Archives | Archives fédérales suisses, Berne | |
▼ ▶ Cote d'archives | CH-BAR#E2001E#1967/113#2120* | |
Ancienne cote | CH-BAR E 2001(E)1967/113 152 | |
Titre du dossier | Beziehungen zur ostdeutschen Regierung (konstituiert Oktober 1949) (1949–1951) | |
Référence archives | B.15.11.2 • Composant complémentaire: Deutschland |
dodis.ch/7362
Le Ministre de Suisse à Moscou, H. Zurlinden, au Chef de la Division des Affaires politiques du Département politique, A. Zehnder1
L’ALLEMAGNE ET L’URSS
Dans mes rapports de presse nos 12, 13 et 142, je vous ai indiqué ce que la presse soviétique a publié au sujet de la constitution d’un Etat démocratique allemand.
Le principal fait qui a retenu l’attention des milieux diplomatiques ces derniers jours est l’établissement de relations diplomatiques entre l’URSS et le gouvernement de l’Allemagneorientale. Le représentant diplomatique de l’URSS en Allemagne est déjà désigné en la personne de M. Pouchkine, tandis que le nom du futur représentant allemand à Moscou n’est pas encore connu. Il est évident que la coexistence de deux Etats allemands et l’établissement de relations diplomatiques entre l’un ou chacun d’eux et un certain nombre de pays étrangers va poser des problèmes délicats en matière de politique internationale, spécialement à des Etats neutres comme la Suisse. Ne pouvant reconnaître l’un des Etats allemands sans reconnaître l’autre, et ne pouvant les reconnaître les deux sans reconnaître en même temps deux Allemagnes, notre pays, je le suppose, se contentera sans doute, pour la défense de ses intérêts en Allemagne, de maintenir à l’est comme à l’ouest des représentations consulaires, toute autre décision étant différée jusqu’au règlement définitif du problème allemand. Je serais heureux toutefois que vous vouliez bien m’indiquer le plus tôt possible les intentions de la Confédération en cette matière, vos instructions devant par voie de conséquence dicter ma propre conduite à l’égard du représentant diplomatique allemand à Moscou, qu’en tout état de cause, je ne saurais ignorer totalement lorsqu’il sera ici.
La lecture des journaux soviétiques de ces dernières semaines permet de se rendre compte clairement des différentes phases de la politique fort habile menée par les Soviets en Allemagne.
1. Après la constitution du gouvernement de Bonn, ils ont accusé les puissances occidentales d’avoir scindé l’Allemagne en deux parties, alors que le gouvernement soviétique se serait constamment efforcé de sauvegarder l’unité du peuple allemand.
2. Des manifestations ont eu lieu et des résolutions ont été votées dans diverses régions de l’Allemagne réclamant l’unité du pays.
3. Tenant compte des aspirations du peuple allemand à l’unité, le gouvernement soviétique a autorisé la création d’un gouvernement de l’Allemagne démocratique auquel l’administration militaire soviétique a transmis ses pouvoirs. Ainsi donc, en face du gouvernement de scission et de marionnettes de Bonn, l’URSS a favorisé la création d’un gouvernement qui reçoit pour mission de réaliser l’unité de l’Allemagne rompue par les puissances de l’Ouest et des Allemands de Bonn. De ce fait le gouvernement soviétique se fait le champion de l’unité allemande. Cette unité étant voulue par l’immense majorité du peuple allemand, comme en témoignent les manifestations et résolutions précitées, cette même majorité approuve et appuie le gouvernement démocratique allemand, dont l’Union soviétique.
Je ne doute pas qu’une telle propagande exerce une influence profonde sur l’immense majorité du peuple soviétique, qui ne sait pas ce qui se passe en dehors de ses frontières et n’a pas l’occasion d’écouter d’autres «sons de cloche».
Quant au message de Staline aux dirigeants de l’Allemagneorientale, il a surtout frappé les observateurs diplomatiques par ce qu’il ne dit pas. Il ne contient en effet aucune allusion au sort futur du nouvel Etat démocratique allemand, en particulier au retrait des troupes d’occupation et à la conclusion d’un traité de paix. Il est vrai, que le gouvernement soviétique n’a pas l’habitude de dévoiler ses plans à l’avance, mais on peut se demander si la politique soviétique en Allemagne, après les récents événements, ne va pas marquer un temps d’arrêt.
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République démocratique allemande (Politique)