Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
B. AVEC LES ÉTATS EUROPÉENS NON LIMITROPHES
5. Finlande et conflit finno-soviétique
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 13, doc. 234
volume linkBern 1991
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E5795#1000/951#336* | |
Old classification | CH-BAR E 5795(-)1000/951 75 | |
Dossier title | Schweizerische und ausländische Militärattachés und Militärmissionen (1939–1942) | |
File reference archive | 1.D.06.b |
dodis.ch/46991 RAPPORT DU COLONEL VALLOTTON AU GÉNÉRAL GUISAN SUR SA VISITE AU QUARTIER GÉNÉRAL ET AUX TROUPES DE L’ARMÉE FINLANDAISE.
Dans quelques semaines, j’aurai l’honneur de vous adresser le volume que j’ai écrit au cours de mon voyage d’étude en Finlande. Vous y trouverez de très nombreux renseignements sur l’armée finlandaise telle qu’elle se présente et combat actuellement. J’ai eu le privilège en effet de visiter une partie du front de la Carelie, (Ligne Mannerheim), le Quartier général, l’Etat-Major d’un Corps d’Armée, d’une Division, diverses unités, des hôpitaux et les services arrières. Le gouvernement finlandais a facilité considérablement ce voyage d’étude qu’aucun attaché militaire n’a pu entreprendre à ce jour.
De son côté, le Maréchal Mannerheim a bien voulu m’accorder une audience privée (la 3e qu’il accordait à un étranger depuis le début des hostilités).
En attendant la parution de mes notes de voyage, j’ai l’honneur de vous donner ici les renseignements qui me paraissent les plus urgents:
1. Mission militaire suisse: J’ai pu me rendre compte que les attachés militaires étaient tenus à l’écart, ce qui s’explique fort bien, vu l’alliance de certaine grande puissance avec l’agresseur de la Finlande. On se borne à les «orienter» chaque jour à Helsinki. Il est fort vraisemblable qu’une mission militaire suisse subirait le même sort? Cette mission, qui logerait à Helsinki (bombardée en tout cas 3 ou 4 fois par semaine), courrait certains risques.
La vraie solution ne serait-elle pas d’envoyer un officier de métier, connaissant les langues étrangères (ce qui est indispensable2),
qui pourrait être détaché à une armée puis à une autre et passerait presque inaperçu et ne dérangerait pas? Le Maréchal Mannerheim, que j’ai sondé sans insister à ce sujet, paraissait bien disposé. J’ai préparé le terrain de la mission de l’officier en prenant de nombreux contacts personnels.
[...]3
A mon avis, il est exclu qu’un officier suisse portant un nom russe (p. ex. Lodigenki) soit attaché à cette mission, à quelque titre que ce soit. Les Russes (même de l’ancien régime) ne sont pas en odeur de sainteté en Finlande actuellement.
Cette mission (ou cet officier) ne devrait pas aller les mains vides là-bas: certains petits cadeaux seront les très bienvenus. Je les indiquerais.
[...]4
7. En quoi la Suisse peut-elle aider la Finlande?
J’ai étudié cette question avec le Président du Conseil des Ministres, plusieurs Ministres et des hauts fonctionnaires. La réponse est claire:
a) par des dons en argent suisse.
b) par le don de certains aliments (cacao, chocolat) et produits, (voir liste des articles sanitaires.)
[...]5
- 1
- Rapport militaire: E 5795/336.↩
- 4
- Suit une description de l’état actuel de l’armée finlandaise.↩
- 5
- Suit une description de l’équipement de l’armée finlandaise, selon un questionnaire que Guisan avait remis à Vallotton avant son départ. Sur l’aide suisse à la Finlande, cf. la réponse du 19 février 1940 du Conseil fédéral à la question du Conseiller national Ph. Schmid-Ruedin (PVCF No 278, E 1004.1 1/394). Cf. aussi E 2001 (D) 2/189 et E 2001 (D) 1968/74/16.A son retour en Suisse, Vallotton publie aux Editions Payot à Lausanne un ouvrage sur la Finlande qu’il adresse au Ministre de Suisse à Paris, W. Stucki. Par une lettre du 16 mars 1940, celui-ci lui répond: Quelle triste coïncidence! J’ai reçu ton livre sur la Finlande au moment même où celle-ci a dû accepter une «paix» écœurante avec Moscou! (...) Si les événements en Finlande sont révoltants pour tout Européen qui mérite ce nom, ils doivent être presque insupportables pour toi-même, qui t’es donné cœur et âme à ce magnifique peuple. (...) J’ai vu hier mon collègue finlandais; ce pauvre homme est naturellement consterné. Il a loyalement reconnu que les alliés avaient fait leur devoir; mais son jugement sur les amis nordiques, spécialement sur la Suède, était très sévère. Il me fut douloureux de constater qu’il parlait aussi avec amertume de l’attitude de notre pays lors de la dernière session de la S.D.N. à Genève. J’en fus d’autant plus affecté qu’il m’eut été difficile de défendre le rôle de notre délégation à Genève (E 2200 Paris/13/4). Sur l’attitude de la Suisse, cf. ci-dessus No 209.↩
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