Pubblicato in
Documenti Diplomatici Svizzeri, vol. 12, doc. 12
volume linkBern 1994
Dettagli… |▼▶Collocazione
Archivio | Archivio federale svizzero, Berna | |
Segnatura | CH-BAR#E2001D#1000/1554#461* | |
Titolo dossier | La liberté de la presse et le siège de la S.d.N. (1936–1937) | |
Riferimento archivio | E.91.3 |
dodis.ch/46272
Dès leur arrivée, j’ai remis à M. Robert de Traz, notre attaché de presse auprès du Commissariat général suisse de l’Exposition Paris 1937, les trois lettres2 que vous m’avez successivement adressées au sujet de l’expulsion du journaliste a Prato.
M. Robert de Traz a assisté avant-hier, chez moi, à une réunion du Comité suisse de réception que nous organisons pour accueillir les nombreux compatriotes qui viendront à Paris l’été prochain; il a profité de cette occasion pour me faire un rapport verbal sur les premières démarches qu’il a déjà entreprises; ce soir même, j’attends son rapport écrit3 et j’aurai l’honneur de vous l’envoyer par un très prochain courrier.
Ayant assisté très récemment à un déjeuner chez le Ministre de Finlande, j’y ai rencontré M. Avenol et M. Osusky, Ministre de Tchécoslovaquie à Paris, qui est très actif au sein de la Société des Nations. Ces deux messieurs m’ont abordé et ne m’ont pas caché qu’en leur qualité «d’hommes de gauche», ils avaient accueilli avec déplaisir la nouvelle de l’expulsion du journaliste dont il s’agit; ils se montrent favorables à la thèse que défendent divers journalistes français dans les journaux qui attaquent la décision du Conseil fédéral, journalistes parmi lesquels il y a lieu de citer Pertinax de «l’Echo de Paris» que nous avions déjà rencontré contre nous lors de l’affaire des zones et Mme Geneviève Tabouis que la rédaction de «La Suisse» persiste à qualifier du sobriquet «Mme Tatabouis», nièce de feu Jules Cambon et qui passe pour vous importuner trop souvent; ces deux représentants de journaux non-apparentés ont pris l’habitude de se communiquer leurs nouvelles et font souvent cause commune; il m’est revenu qu’ils vont jusqu’à prétendre que vous auriez subi une pression du Duce, heureux d’avoir pu atteindre un ancien collaborateur de son ennemi intime, le Comte Sforza. Toujours est-il que MM. Avenol et Osusky m’ont laissé l’impression qu’ils ne feraient rien pour empêcher une agitation parmi les correspondants de journaux accrédités auprès de la Société des Nations; j’ai même appris qu’au nombre de ces derniers, il en est quelques-uns qui auraient déjà l’intention de lancer une pétition adressée à M. Wellington Koo, Ambassadeur de Chine à Paris, et Président actuel du Conseil de la Société des Nations. Peut-être estimerez-vous opportun de dépêcher à Genève M. Gorgé pour y déployer quelque activité en vue de «travailler» les correspondants genevois de journaux qui manifesteraient quelque attitude opposée à la manière de voir du Conseil fédéral4. J’avais appris que M. Jean de Montenach était de passage à Paris et j’avais voulu le joindre; un rendez-vous avait même été pris pour hier après-midi à 16 heures afin que je puisse lui parler de la question; malheureusement mon ancien collaborateur n’est pas venu et ne m’a pas téléphoné les raisons de son abstention.
En me réservant de vous envoyer le rapport de M. Robert de Traz, je vous présente, Monsieur le Président de la Confédération, les assurances de ma très haute considération.
- 1
- Lettre: E 2001 (D) 4/46.↩
- 2
- Cf. No 6 et E 2200 Paris 10/4. Par lettre du 13 janvier 1937, Motta faisait savoir à Dunant qu’il souhaitait le concours de de Traz pour tenter d’influencer positivement pour la Suisse les commentaires de la presse parisienne modérée dans l’affaire a Prato.↩
- 3
- Cf. No 13.↩