Thematische Zuordung Serie 1848–1945:
III. BILATERALE BEZIEHUNGEN
12. Italien
12.1. Allgemeine Beziehungen
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 9, doc. 319
volume linkBern 1980
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| Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2300#1000/716#903* | |
| Old classification | CH-BAR E 2300(-)1000/716 396 | |
| Dossier title | Rom, Politische Berichte und Briefe, Militärberichte, Band 27 (1927–1927) |
| Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E4300B#1000/844#14* | |
| Old classification | CH-BAR E 4300(B)1000/844 2 | |
| Dossier title | Allgemeines (1922–1931) | |
| File reference archive | B.13.04.1 |
dodis.ch/45336 Der schweizerische Gesandte in Rom, G. Wagnière, an den Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta1
J’ai l’honneur de vous rendre compte de l’entretien que j’ai eu hier avec M. Mussolini.
Le Premier Ministre m’a fait l’accueil le plus aimable, en me reprochant amicalement de ne pas avoir été le voir plus souvent ces derniers temps. Je lui ai répondu que je me faisais un scrupule de le déranger, sachant combien son temps est absorbé, et que je ne venais chez lui que dans des cas que je jugeais très importants. J’ai ajouté que devant me rendre prochainement en Suisse et ayant l’honneur de passer avec le Président de la Confédération et d’autres membres du Gouvernement Fédéral la journée du 1er août, il me serait précieux de pouvoir leur rapporter les impressions du Chef du Gouvernement italien sur la situation générale.
Sans perdre une seconde, M. Mussolini m’a répondu qu’il avait trois choses importantes à me dire à ce propos:
1. Je crois fermement à la paix en Europe. Aucun Etat n’a envie de se mettre en guerre. Tous redoutent la guerre plus que jamais. Les Balcaniques peuvent s’agiter et fomenter des foyers incendiaires, ils n’entraîneront pas les autres Etats d’Europe. La leçon de 1914 a suffi. Les derniers incidents, entre autres l’heureuse solution du différend albano-serbe, sont une preuve évidente de cet état d’esprit. En outre, la situation économique générale ne permet pas un conflit armé: ce serait une folie ruineuse.
2. L’Italie est entièrement pacifique. Elle n’a aucune velléité belliqueuse. Tout ce qu’on écrit à ce sujet est faux. Elle est pacifique par nécessité, mon Gouvernement étant absorbé, en ce moment, par les problèmes économiques. En outre, une grande pensée, un grand projet nous occupe principalement: l’organisation de l’Etat corporatif. C’est la grande révolution opérée par le fascisme, mais l’œuvre n’est pas encore achevée, et le moment serait le moins opportun pour nous aventurer dans des difficultés internationales.
3. Dites et répétez que mes sentiments pour la Suisse sont toujours animés de la plus cordiale amitié. J’aime et je respecte votre pays. Je rends hommage à la manière dont il accomplit ses devoirs internationaux; je lui suis en particulier reconnaissant de ne pas laisser se créer chez lui des foyers d’intrigues contre l’Italie. J’ai constaté aussi avec satisfaction que dans vos milieux financiers on marquait de la confiance dans notre avenir économique: j’ai lu, entre autres, avec plaisir un article de votre Revue financière. (?) Dans 10 ans notre Traité de conciliation2 sera certainement renouvelé si je suis au pouvoir. Vous pouvez en être assuré.
Après avoir remercié le Président de ces paroles et des sentiments dont nous avions eu d’autres preuves, je lui ai rappelé qu’au point de vue de la situation politique générale il avait, dans son récent discours à la Chambre, prononcé des paroles qui avaient inquiété et intrigué l’opinion publique, en parlant d’une guerre possible vers 1935. Pourquoi cette date? Vous savez qu’en France on y a vu une menace contre ce pays qui aurait, à ce moment, le recrutement des classes nées pendant la guerre mondiale, c. à. d. au moment de la plus faible natalité.
M. Mussolini m’a dit: «J’ai cité ce moment comme étant celui où la France évacuerait les territoires allemands. Nous devons nous attendre à ce que l’Allemagne saisisse ce moment pour soulever d’autres questions et demander la révision du Traité de Versailles. Celle du corridor polonais, véritable absurdité, sera certainement soulevée et pourra provoquer des complications.»
Comme vous voyez, dans les conversations que j’ai eues avec M. Mussolini, c’est toujours d’un danger allemand dont il se montre inquiet.
Au moment de partir, le Premier Ministre m’a encore répété: «Dites bien que l’ordre règne en Italie. Nous avons dû prendre quelques mesures rigoureuses pour faire baisser les prix de la vie. Il en est résulté quelque mécontentement, mais le bon ordre ne sera pas troublé: le pays travaille et prospère.»
Je préfère traiter dans une lettre à part les questions dont j’avais à entretenir le Premier Ministre, celle des difficultés faites aux Suisses qui viennent en Italie pour y travailler et celle de nos négociations économiques. A ce propos, je dois vous rapporter une déclaration suivant laquelle il y aurait en ce moment en Italie plus de 200,000 chômeurs. Vous vous souviendrez peut-être que l’an dernier M. Mussolini m’avait affirmé que non seulement il n’y avait pas de chômage, mais que certaines industries, comme la Fiat, pourraient occuper un plus grand nombre d’ouvriers.
Au cours de ma visite, qui a duré plus de 30 minutes, j’ai remis à M. Mussolini un livre dont M. le chanoine Philippona m’avait chargé de lui faire hommage. Cet ouvrage d’histoire est précédé d’une dédicace imprimée dont l’emphase est vraiment excessive. Je ne pouvais cependant pas me refuser à cette simple transmission.
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