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Der Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta, an den schweizerischen Gesandten in Berlin, H.Rüfenacht1

Je viens de recevoir votre honorée du 5 de ce mois2 au sujet de nos relations avec la Russie.

J’avais, en effet, interprété votre silence dans le sens que le rendez-vous avec Tschitschérine n’avait pas eu lieu. Je crois que, étant donné les circonstances du moment, cela a mieux valu.

Mais si M. Tschitschérine, à son nouveau passage de Berlin, exprimait le désir de vous voir pour vous parler, vous êtes toujours autorisé à accepter une semblable invitation.

Si la Russie avait l’intention d’envoyer un observateur à Genève auprès de la Société des Nations, ce dessein ne trouvera de notre part aucune objection quelconque. Nous tenons bien à faire ressortir que les difficultés qui existent encore entre la Confédération et la Russie ne doivent exercer aucune influence sur les relations de celle-ci avec la Société des Nations.

Vous savez que je suis un partisan très convaincu de l’universalité de la S. d. N. et qu’à mon avis la Russie devra aussi entrer un jour dans l’organisation de Genève.

Si le Gouvernement soviétique se décidait à envoyer un observateur, le Conseil fédéral, d’accord avec le Gouvernement de Genève, ne négligera rien pour assurer la sécurité personnelle de l’envoyé.

Par contre, - dans la question de nos relations avec le Gouvernement soviétique - les instructions restent toujours dans le sens qu’une conversation éventuelle avec M. Tschitschérine doit se borner à faire tomber d’abord le boycottage que la Russie a injustement ordonné contre nous. Une conversation plus étendue ne pourrait avoir lieu utilement qu’après l’abandon de cette mesure. Le Conseil fédéral envisage, en effet, avec une certaine crainte (qui est légitime) l’éventualité que la reprise de relations diplomatiques nous oblige à avoir à Berne une mission soviétique. Les Etats-Unis d’Amérique nous ont fait savoir qu’ils ne modifieront pas leur attitude actuelle vis-à-vis du Gouvernement soviétique3.