Classement thématique série 1848–1945:
IV. POLITIQUE ET ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
2. Ravitaillement de la Suisse en temps de guerre
2.1. Vers un réseau de ravitaillement (avant les hostilités)
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 13, doc. 128
volume linkBern 1991
more… |▼▶Repository
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001D#1000/1552#7410* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(D)1000/1552 237 | |
Dossier title | Italien 1 (1938–1940) | |
File reference archive | C.22.41.10 • Additional component: Italien |
dodis.ch/46885
J’ai l’honneur de revenir sur votre lettre du 26 juillet2 concernant la question, d’une importance si capitale, du ravitaillement de la Suisse par nos voisins en temps de guerre.
Vous savez que je n’ai laissé passer aucune occasion pour essayer de hâter les réponses définitives de l’Italie et que j’en ai parlé pour le moins quatre ou cinq fois au Ministre des Affaires Etrangères, Comte Ciano, personnellement, sans compter nos nombreuses démarches et recharges auprès de nombreux services du Ministère.
Lors de mon dernier long entretien avec le Comte Ciano du 6 juillet, au sujet duquel je vous ai adressé un rapport détaillé3, j’avais à nouveau parlé de nos désirs et attentes, et le Comte Ciano m’avait promis de s’en occuper personnellement. Comme cependant rien n’est venu, je me suis de nouveau adressé à la Direction Générale des Affaires politiques au Palais Chigi, dont le chef temporaire, en l’absence de l’Ambassadeur Buti, est le Vice-directeur général Guarnaschelli. Ce dernier, qui m’a paru assez au courant de la question savait parfaitement que nous attendions, en complément des déclarations contenues dans la note du Ministère du 1er mai4, à laquelle la Légation a répondu le 10 du même mois5, une assurance de principe non seulement pour le transit, mais aussi pour l’approvisionnement direct de l’Italie. Il m’a dit qu’à ce sujet le Palais Chigi s’était mis à nouveau en rapport avec le «Auswärtiges Amt» à Berlin, qui lui aurait fait savoir que ses déclarations «se limitaient à la question du transit»6. Cela n’est évidemment pas tout à fait exact, du moment que le troisième alinéa de la déclaration allemande, ainsi que le passage final de la note verbale de l’Office des Affaires Etrangères du 28 juin7, font allusion à la question de 1’ «approvisionnement» en général. M. Guarnaschelli a pris acte des communications que j’étais en mesure de lui fournir et a promis de faire son possible pour que la réponse sur le point de principe encore ouvert fût accélérée.
Je n’ai pas besoin de souligner que j’ai répété que la question de l’approvisionnement direct se posait pour l’Italie en des termes autres que pour l’Allemagne, pays vis-à-vis duquel nous avions dû insister, avant tout et dès le début, sur les facilités à apporter au transit, tandis que l’approvisionnement direct peut jouer un rôle en ce qui concerne l’Italie. Toutefois, je ne puis me dissimuler que depuis le moment où des négociations ont été entreprises - une période de presque une année s’étant bientôt écoulée! - la jonction de la politique de l’Allemagne et de l’Italie est devenue bien plus étroite et que le Palais Chigi, dans des cas de ce genre, souhaite de plus en plus se mettre d’accord sur chaque détail avec son partenaire de l’axe. Il faut bien tenir compte, dans les circonstances présentes, de cette situation.
J’ai, en outre, insisté pour que, sans attendre nécessairement la réponse de principe, des dispositions fussent rapidement prises pour passer à l’examen pratique des questions qui nous préoccupent. A ce sujet, il m’a été précieux de pouvoir faire allusion non seulement à l’état des pourparlers qui ont déjà eu lieu à Berlin, mais aussi à différentes autres indications contenues dans votre lettre du 26 juillet. M. Guarnaschelli m’a prié de ne pas douter de la bonne volonté du Palais Chigi, mais a tout de suite dit que l’on avait, depuis des mois, des difficultés à prévoir des dates pour des échanges de vues, étant donné que toutes questions de ce genre aboutissent à la Direction Générale dirigée par l’Ambassadeur et Sénateur Amedeo Giannini, qui est partiellement surchargé de besogne. Néanmoins, on m’a promis à la Direction Politique de faire le possible. J’ai aussitôt essayé de relancer l’ambassadeur Giannini, qui est cependant absent de Rome en ce moment.
Néanmoins, je ne désirerais pas quitter Rome pour mon congé avant d’avoir des assurances plus précises quant à la date proposée par l’Italie de l’ouverture de pourparlers8.
Cette affaire vous montre à nouveau avec quelles difficultés nous avons à lutter ici chaque fois qu’il s’agit d’obtenir une assurance formelle de principe écrite - les assurances verbales sont données plus facilement et elles m’avaient, en effet, été faites d’une manière satisfaisante dès l’automne dernier -, mais aussi quand il s’agit de passer de questions de principe à l’application concrète.
Tags