Thematische Zuordung Serie 1848–1945:
III. BILATERALE BEZIEHUNGEN
12. Italien
12.1. Allgemeine Beziehungen
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 9, doc. 208
volume linkBern 1980
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001C#1000/1534#1933* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(C)1000/1534 101 | |
Dossier title | Irredentismus auf den Kanton Tessin (1926–1937) | |
File reference archive | B.46.19.01 • Additional component: Italien |
dodis.ch/45225 Der schweizerische Gesandte in Rom, G. Wagnière, an den Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta1
En me référant à ma lettre du 21 sur la question de la germanisation du Tessin2, j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai eu hier une entrevue, qui a duré plus de 30 minutes, avec le Premier Ministre.
Il m’a reçu de la façon la plus cordiale et m’a donné de bonnes nouvelles de sa santé. Je lui ait dit que nous venons de traverser une période un peu agitée. Il m’a répondu: «Vous entendez parler de cette campagne au sujet de la germanisation du Tessin?» Je lui ai dit: «Précisément. Mon Gouvernement ne m’a chargé d’aucune intervention pour les raisons que M. le Conseiller Fédéral Motta a exposées dans le discours que vous venez de lire. Mais, dans mes conversations privées au Ministère, je n’ai pas pu taire l’impression que cette campagne avait produite sur les Suisses en Italie et sur l’opinion publique de mon pays.» J’ai déclaré au Premier Ministre que j’avais été indigné de la façon dont un grand journal, La Tribuna, avait répondu aux paroles si amicales et loyales que vous veniez de prononcer au Tir Cantonal du Tessin3.
Je vous résume les paroles prononcées par le Premier Ministre, et dont il est inutile de souligner l’importance. «Un fait est certain: nous ne nous battrons jamais contre la France. Nous continuerons à nous quereller avec elle, mais une guerre est impossible. Quel qu’en soit le résultat, il marquerait notre ruine et la ruine de l’influence en Europe des deux grandes nations latines. En revanche, nous avons tout à redouter du grand bloc germanique de 80 millions d’habitants. C’est pourquoi nous considérons la Suisse comme un tampon nécessaire sur une grande partie de notre frontière. (Le mot tampon a été dit en français). La germanisation du Tessin où s’installent des Princes de la maison des Hohenzollern, serait pour nous un danger considérable qu’aucun Italien ne peut considérer avec indifférence.»
Il est superflu de vous rapporter ma réponse sur cette prétendue germanisation. J’ai cité une fois de plus les chiffres que le Duce, du reste, connaissait. J’ai insisté sur le point que personne en Suisse ne songeait et n’avait intérêt à rompre l’équilibre séculaire des diverses langues et races. J’ai surtout insisté sur le fait que l’ingérence de la presse italienne dans ces affaires intérieures de la Suisse, le ton agressif qu’elle a pris à notre égard sur ce terrain, obtenaient un résultat diamétralement opposé à celui qu’on se proposait et ne pouvaient que créer en Suisse à l’égard de l’Italie des sentiments d’appréhension et de défiance. J’ai relevé à ce propos qu’aucun de nos autres voisins ne se livrait chez nous à des enquêtes et à des campagnes de cet ordre.
Le Gouvernement italien et les journaux paraissent ignorer cet argument qui me paraît de toute importance, et qui a paru frapper mon interlocuteur. Il a tenu à me déclarer, à ce propos, que sa conviction de la nécessité de nos bons rapports était toujours plus profonde, et qu’il avait donné des instructions au Comte Pignatti pour qu’il accentuât dans son discours de présentation cette note de confiance et d’amitié. Bien plus, il saisira la première occasion de s’exprimer publiquement à ce sujet. J’en ai pris acte en l’en remerciant. A../4
- 1
- Schreiben: E 2001 (C) 4/101.↩
- 2
- Nicht abgedruckt.↩
- 3
- Vgl. Nr. 200.↩
- 4
- Wagnière fügte dem Schreiben handschriftlich hinzu: Je tiens à dire que M. Mussolini n’a nullement paru approuver cette campagne ni surtout l’article de la Tribuna. Il a cherché seulement à expliquer un certain état d’esprit. Je suis forcé de résumer brièvement un.long entretien.↩
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