dodis.ch/44287
La Division des Affaires étrangères du Département politique aux Légations de Suisse
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Bien que les partisans du rattachement du Vorarlbergà la Suisse n’aient pas perdu courage, cette question paraît, /pour le moment, tout à fait compromise/.2
En effet, M. Renner a donné, à son passage à travers la Suisse, une interview significative, dans laquelle il se place au point de vue que le mouvement en faveur de la Suisse est plus ou moins factice et va disparaître.
D’autre part, les partisans du Vorarlberg, complètement désorientés, privés de MM. Neubner et Pirker, en qui ils avaient confiance, abandonnés par M. Ender qui reste depuis trois semaines à Appenzell, sans nouvelles positives des événements et en butte aux violentes pressions des pangermanistes et de PAutriche, ont tout à fait perdu la tête. Ainsi livrés à eux-mêmes, ils n’ont su prendre aucune décision et sont restés dans une douloureuse apathie. Leurs députés à Vienne, qui semblent être des personnages de peu de conséquence, n’ont même pas su protester contre la décision de Paris et ont approuvé sans réserve le Traité de St-Germain, au lieu de protester immédiatement avec la dernière énergie, comme l’ont fait les Tyrol iens. C’est, semble-t-il, une complète débâcle politique au Vorarlberg; mais on nous dit que les sentiments de la population restent les mêmes et que c’est la défaillance de guides inexpérimentés qui est la véritable cause de toute cette déconfiture. Il est évident que ce petit peuple de montagnards n’était pas de taille à lutter tout seul contre des politiciens de grande, de moyenne ni même de petite envergure.
Il est question de chercher encore une solution provisoire, consistant en une autonomie de la province, avec un concours de la Suisse au point de vue économique, mais /il est peu probable que/ le Conseil fédéral /soit disposé à donner aux Vorarlberg eois le moindre encouragement./3