Thematische Zuordung Serie 1848–1945:
II. BILATERALE BEZIEHUNGEN
10. Italien
10.1. Allgemeine Beziehungen
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 5, doc. 336
volume linkBern 1983
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001A#1000/45#653* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(A)1000/45 77 | |
Dossier title | Nr. 629. Beziehungen der Schweiz zu Italien (irredentistische Bestrebungen) (1909–1913) | |
File reference archive | B.252 |
dodis.ch/43191
Der schweizerische Gesandte in Rom, J. B. Pioda, an den Bundespräsidenten und Vorsteher des Politischen Departementes, L. Forrer1
[...]2
Il y a quelque autre manuel de géographie qui mentionne aussi les pays de langue italienne ne faisant pas partie du Royaume d’Italie et on m’a parlé d’un manuel qu’on n’a pas su me préciser et que je n’ai pu trouver encore, qui à propos de Malte, de la Corse etc. contiendrait la remarque «pays italiens qui ne font pas encore partie du Royaume». Ce sont des locations bla3mables, incorrectes, certes. Mais j’ai entendu dire qu’en France il ne manque pas de personnes qui considèrent Genève comme devant appartenir à la France, et en Allemagne il ne manque pas de pangermanistes qui font le pendant, pour le moins, des irrédentistes italiens. Et pourtant nous ne nous en préoccupons pas outre mesure, de ces manifestations. D’ailleurs elles ne datent pas d’aujourd’hui et elles ne paraissent pas prendre plus d’importance aujourd’hui qu’elles n’en avaient autrefois. [...]
Les seules tendances irrédentistes qui survivent encore, mais plutôt faiblement, dans l’âme populaire de certaines régions d’Italie (et nullement dans le Gouvernement) sont celles dirigées vers le Trentin. Quant à Trieste, personne en Italie ne pense sérieusement qu’elle puisse jamais être italienne. Quant à Malte, à la Corse, à Nice et au Tessin, aucune personne sérieuse n’y pense. Il y a quelques journalistes italiens et quelque écrivain nationaliste qui ont cru devoir, en confondant Berne avec Vienne, prendre la défense du Tessin et lui donner de bons conseils. Mais le Tessin leur a fait comprendre qu’il avait, comme tout autre Canton, les moyens de faire valoir, au besoin, ses raisons lui-même et qu’il n’admettait pas et qu’il n’y avait pas besoin d’ingérence étrangère. Les quelques symptômes plus littéraires que politiques qui se sont manifestés sporadiquement par les plumes de quelque poète et de quelques maîtresses d’école peu équilibrées contrastent avec l’attitude de la population tessinoise en général. Quant au petit groupe nationaliste italien, composé de quelques journalistes bruyants et peu considérés et de quelques écrivains neurasthéniques peu d’accord entre eux, il n’a pour le moment à peu près aucune influence et ce n’est certes pas lui, quoiqu’on en dise, qui a décidé du moment de la guerre de Tripolis qui a été déterminée par l’incident d’Agadir et par la crainte, qu’en la retardant encore, une autre puissance ne prenne possession de cette côte importante pour la situation de l’Italie dans la Méditerranée.
Vous trouverez peut-être, Monsieur le Président, que je me suis trop étendu sur le sujet. Pour ma justification je dirai que je mesure dans son étendue la responsabilité du Conseil fédéral et par dérivation celle qui me concerne, et pourtant j’ai voulu vous exposer ma manière d’envisager la question telle qu’elle me résulte de ma longue expérience du pays et des renseignements actuels. Ma mission est de contribuer de toutes mes forces à maintenir et, si possible, à resserrer les bons rapports entre mon pays et l’Italie. Un exposé aussi objectif, serein et consciencieux que possible des questions qui concernent les relations entre les deux pays, tel que je me suis efforcé de vous le faire, doit servir à éliminer des inexactitudes, voire même des faussetés, et voir les choses avec meilleure connaissance de cause, en obtenant ainsi qu’il ne se crée pas une situation qui pourrait nuire aux bons rapports entre les deux pays, entre lesquels des intérêts étrangers ont déjà réussi à semer certaine méfiance qui a pour conséquence de faire dépenser, à mon avis bien inutilement, de part et d’autre, des millions et des millions en œuvres militaires défensives.
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