dodis.ch/43123 Der schweizerische Gesandte in Rom, J. B. Pioda, an den Bundespräsidenten und Vorsteher des Politischen Departementes, R. Comtesse1

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Le Roi m’a montré beaucoup d’intérêt au sujet du voyage en Suisse de Mr. Fallières et aurait voulu avoir quelques détails sur le lieu et la date de la rencontre. Naturellement j’ai dû lui dire que je n’en savais pas au-delà de ce qu’en ont dit les journaux. Il m’a parlé de même de l’éventualité d’une visite de l’Empereur d’Allemagne à l’occasion des grandes manœuvres suisses. Il m’a dit que cela doit être très intéressant de voir nos troupes manœuvrer. Le Ministre de Bavière qui était à la conversation remarqua que cela devait avoir une saveur spéciale que de voir des «milices» manœuvrer. Le roi interrompit en disant «Soit, des milices, mais des milices fort bien instruites et dont on a augmenté le temps d’instruction. D’autre part on abrège le temps aux armées permanentes: il en résultera bientôt un tel rapprochement qu’il n’y aura plus que peu de différence entre les armées dites de «milice» et les armées permanentes. Et vous en Suisse vous dépensez en proportion beaucoup plus que nous pour l’armée et vous avez 4 corps d’armée tandis que nous n’en avons que 12 au lieu de 40 que nous devrions avoir en proportion.» Et avec une mémoire étonnante, il cita les chiffres de nos dépenses militaires et de notre budget général. J’ai cru devoir vous signaler l’intérêt spécial que m’a paru prendre S. M. aux visites des deux Chefs d’Etat cités en Suisse.

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