Classement thématique série 1848–1945:
I. SITUATION INTERNATIONALE
1. Alliances et relations entre puissances
1.3. Convention franco-russe
Pubblicato in
Documenti Diplomatici Svizzeri, vol. 4, doc. 104
volume linkBern 1994
Dettagli… |▼▶Collocazione
Archivio | Archivio federale svizzero, Berna | |
▼ ▶ Segnatura | CH-BAR#E2300#1000/716#731* | |
Vecchia segnatura | CH-BAR E 2300(-)1000/716 335 | |
Titolo dossier | Paris, Politische Berichte und Briefe, Militärberichte, Band 45 (1892–1892) |
dodis.ch/42514
[...]22° L’Ambassadeur d’Italie, M. Ressmann, est d’avis qu’il ne s’est rien passé de nouveau entre la France et la Russie, pour deux motifs: s’il s’agit d’une alliance offensive, on ne la fait pas à longue échéance; cela ne s’est jamais vu, parce que cela [serait contraire à la nature des choses. S’il s’agit d’une alliance défensive, le gouvernement français n’a aucun motif pour la garder secrète, mais il a, au contraire, les motifs les plus sérieux d’en faire connaître, sinon les termes du moins l’existence, puisqu’il consoliderait de la sorte la situation parlementaire, la situation du parti républicain en France et donnerait satisfaction à de nombreux intérêts qui ont besoin d’être rassurés. Du moment où on n’annonce pas officiellement la conclusion de l’alliance, c’est qu’elle n’existe pas. M. Ressmann estime d’ailleurs qu’il est presqu’impossible de trouver la formule d’une pareille alliance défensive, parce que la France ne peut raisonnablement lier son avenir et peutêtre son existence à des combinaisons politiques russes sur la Bulgarie ou sur Constantinople. Dans la pensée de l’Ambassadeur d’Italie, il y a entre Français et Russes de grandes sympathies, des inimitiés communes, des tendances à agir d’accord; cette situation restera; elle se prolongera, avec plus ou moins d’intimité, avec plus ou moins de manifestations bruyantes: selon qu’à Pétersbourg, pour les besoins du moment, on désirera être quelque peu aimable avec Berlin, et même avec Vienne, que l’on déteste au fond d’une façon indubitable, il y aura des apparences de rapprochement entre les trois empereurs; mais on aurait tort de voir dans ces manifestations momentanées des changements d’orientation politique. L’amitié franco-russe reste; mais elle n’a pas été formulée dans un traité. Il est même probable qu’il n’y a pas eu de convention militaire, mais seulement des conversations stratégiques, cartes en main, ayant le caractère de consultations techniques.
M. Ressmann estime donc qu’il faut se garder d’exagérer l’importance soit des bruits d’alliance franco-russe soit des bruits de dislocation de cette alliance. La politique russe reste actuellement tout à fait pacifique, sans modifier au fond son attitude vis-à-vis de la Triple Alliance laquelle, de son côté, reste non moins pacifique.
3° Deux hommes politiques français, qui ont occupé autrefois et dont l’un occupe encore aujourd’hui une des premières charges de l’Etat, m’ont dit récemment qu’il n’y avait rien de changé dans la situation franco-russe et qu’il n’existait pas d’alliance écrite. L’un d’eux a même ajouté: «Nous n’en avons pas besoin et ne la désirons pas. S’il faut en arriver un jour à une guerre, le moment pourra être là de voir ce qu’il y a à faire. Tant que nous restons pacifiques, ce qui pourra encore durer longtemps, nous n’avons pas de motif de nous lier trop étroitement avec un Etat si différent de la France à tous les points de vue et qui n’a guère de commun avec nous que son inimitié contre l’Allemagne, laquelle paraît moins enracinée que son inimitié contre l’Autriche; or la France n’a pas de motif direct d’inimitié contre l’Autriche. Il y a là des nuances dont nous savons tenir compte.»
Si d’autres occasions se présentent d’obtenir quelques informations à ce sujet et si elles étaient en contradiction avec celles qui précèdent, je m’empresserais de vous en faire part. Personnellement je me rattache aux impressions de M. Ressmann, tout en rappelant qu’à deux reprises M. Ribot m’a dit: «J’ai fait aussi pendant mon ministère des choses qu’on ne sait pas».
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Alleanze e relazioni di altri Stati (1893–1903)