dodis.ch/47595

Notice du Chef de la Division des Affaires étrangères du Département politique, P. Bonna1

NOTICE SUR LA SITUATION EN ITALIE2

Le second bombardement de Rome a interrompu à nouveau les communications entre le nord et le sud de la Péninsule. L’effet psychologique semble être moindre que celui causé par le premier bombardement.

Les trois bombardements consécutifs de Milan ont produit des ravages effroyables3. Le centre de Milan peut être considéré comme détruit.

La destruction de la centrale téléphonique et télégraphique a pour effet l’interruption totale, peut-être pour plusieurs mois, des communications téléphoniques et télégraphiques entre la Suisse et l’Italie qui étaient exclusivement basées sur cette centrale. Les communications téléphoniques avec Rome sont possibles via Vienne, mais elles sont lentes et mauvaises.

Si Milan est détruit, son aérodrome ne l’est pas. Le courrier de Zagreb est arrivé le 17 août en avion à Milan. Les constatations qu’il a faites ne sont pas dénuées d’intérêt (annexe).

Le courrier Walser a pu prendre, le 17 août après-midi, contact avec M. Brenni. Le Consulat est en partie détruit; le personnel, sain et sauf. La colonie est dispersée et il est difficile d’avoir des nouvelles précises.

Malgré notre demande, M. Brenni n’a pu jusqu’ici envoyer un collaborateur à Chiasso pour faire rapport.

Nous n’avons pu encore obtenir de la Légation d’Italie l’autorisation d’envoyer un fonctionnaire en automobile pour voir ce qui se passe à Milan et nous faire rapport.

Les bruits de révolution dans le nord de l’Italie semblent totalement controuvés.

Aucune nouvelle de Turin ne peut parvenir ni à Berne ni à la Légation de Suisse à Rome.