Abgedruckt in
Diplomatische Dokumente der Schweiz, Bd. 14, Dok. 242
volume linkBern 1997
Mehr… |▼▶Aufbewahrungsort
Archiv | Schweizerisches Bundesarchiv, Bern | |
▼ ▶ Signatur | CH-BAR#E2001E#1000/1571#1298* | |
Alte Signatur | CH-BAR E 2001(E)1000/1571 99 | |
Dossiertitel | Schweiz. Aktionen im Hinblick auf die Heimschaffung der russischen Internierten (1942–1945) | |
Aktenzeichen Archiv | B.51.13.51.1.1.7 • Zusatzkomponente: Russland |
dodis.ch/47428 Le Chef de la Division des Affaires étrangères du Département politique, P. Bonna, au Ministre de Suisse à Londres, W. Thurnheer1
Nous avons eu l’honneur de recevoir la lettre du 15 septembre2 nous relatant que vous avez fait recevoir par un de vos Secrétaires un Attaché de l’Ambassade de l’URSS à Londres qui avait exprimé le désir d’entrer en relations avec votre Légation au sujet des prisonniers de guerre russes évadés d’Allemagne qui ont réussi à entrer en Suisse. Nous approuvons la décision que vous avez prise. L’absence de relations diplomatiques entre la Suisse et l’URSS, qui s’oppose à toutes relations officielles entre nos agents diplomatiques et les agents soviétistes, ne doit pas empêcher, en effet, lorsqu’ils peuvent être utiles, certains contacts officieux sur des questions non politiques, en particulier sur le plan humanitaire. De même, toutefois, que les relations de pure courtoisie que vous pouvez avoir chez des tiers avec des représentants de l’URSS ne doivent pas aller jusqu’aux invitations ou aux visites, il conviendrait d’éviter que ces contacts sur des questions techniques n’entraînent à des rapports plus étroits.
Nous prenons note avec satisfaction de ce que M. Voina était régulièrement chargé d’exprimer des remerciements sur le traitement que les prisonniers de guerre russes évadés d’Allemagne ont trouvé en Suisse. Il va de soi, ainsi que nous vous l’avons expliqué le 17 septembre3, que nous avons traité ces malheureux comme les prisonniers évadés d’Allemagne appartenant à d’autres nationalités qui se trouvent dans l’impossibilité de poursuivre leur voyage. Les mesures de police prises à leur sujet (internement, etc.) ont pour contre-partie que nous pourvoyons à leur subsistance. La question du remboursement des frais ne pourrait se poser que dans certains cas exceptionnels. Ainsi que votre interlocuteur - qui paraît fort bien renseigné - vous l’a dit, il semble qu’il y a, en effet, deux ou trois femmes d’origine russe qui ont été placées par la police suisse dans un home à Fribourg. Jusqu’ici, c’est la Légation de Pologne à Berne qui a avancé les frais. Nous demandons, sur ce point particulier, des renseignements complémentaires à la Division de la Police et nous serons heureux de vous en faire part à l’intention de M. Voina.
Si l’Ambassade de l’URSS à Londres désirait faire parvenir à ses ressortissants en Suisse des vêtements ou d’autres cadeaux qui pourraient leur rendre la vie plus agréable, nous n’y mettrions certainement pas obstacle. Le mieux serait que des envois de cet ordre soient distribués par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge. Il y aurait peut-être même un certain intérêt à encourager M. Voina à prendre contact à ce sujet avec le représentant du Comité international de la Croix-Rouge à Londres.
- 1
- Lettre (Copie): E 2001 (E) 1/99. Paraphe: DF.↩
- 2
- Dont voici le texte: 11 y a quelques jours, l’Attaché de l’Ambassade de l’URSS à Londres téléphona à la Légation pour savoir s’il pourrait être reçu un instant par un Secrétaire, au sujet de la question des prisonniers russes se trouvant en Suisse. Comme il s’agissait d’une affaire qui nous intéresse directement et qui est en relations avec la question plus générale du traitement des prisonniers de guerre qui a déjà fait l’objet de pourparlers entre les Représentants du Comité international de la Croix-Rouge et des membres de l’Ambassade de l’URSS à Londres, je n’ai pas cru devoir décliner cette demande sans autre. D’autres contacts officieux entre représentants suisses et représentants des Soviets ont d’ailleurs déjà eu lieu, tel que par exemple l’envoi de représentants de l’industrie suisse en URSS, et de tels contacts, sans préjuger en rien la question des relations officielles entre la Suisse et l’URSS, ne présentent à mon avis aucun inconvénient et deviendront même peut-être inévitables par la force même des circonstances. En conséquence, j’ai prié un de mes secrétaires de recevoir la personne dont il s’agit. Cet entretien eut lieu le 8 septembre, et M. Alexei Voina, Attaché, expliqua que l’Ambassade de l’URSS à Londres avait appris par la Légation de Grande-Bretagne à Berne qu’il y avait 32 prisonniers russes en Suisse, parmi lesquels se trouvent 2 ou 3 femmes, qui se sont enfuis d’Allemagne. M. Voina tenait à nous remercier pour le bon traitement que ces prisonniers avaient reçu en Suisse, et il exprima la gratitude de son Gouvernement à ce sujet. [...] (E 2001 (E) 1/99).↩
- 3
- Non reproduit.↩
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Internierte und Kriegsgefangene (1939–1946)