Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
1. Allemagne
1.8. Questions politiques générales
Également: Dinichert doute de la déclaration de Hitler; ne proclame-t-il pas le droit à l’autodétermination de toutes les communautés de langue allemande? Annexe de 23.5.1935 (CH-BAR#E2300#1000/716#120*)
Pubblicato in
Documenti Diplomatici Svizzeri, vol. 11, doc. 124
volume linkBern 1989
Dettagli… |▼▶Collocazione
Archivio | Archivio federale svizzero, Berna | |
▼ ▶ Segnatura | CH-BAR#E2001D#1000/1553#6199* | |
Vecchia segnatura | CH-BAR E 2001(D)1000/1553 304 | |
Titolo dossier | Allgemeines (1933–1945) | |
Riferimento archivio | B.51.12.Uch • Componente aggiuntiva: Deutschland |
dodis.ch/46045
Nous avons eu l’honneur de recevoir votre lettre confidentielle du 23 mai2 et nous vous en remercions vivement.
Ainsi que vous l’avez deviné sans peine, le grand discours que le Chancelier allemand a prononcé mardi devant le Reichstag a retenu toute notre attention, qui s’est naturellement concentrée surtout sur les deux phrases consacrées à notre pays3. Nous partageons entièrement votre avis que cette brève déclaration ne correspond pas entièrement à ce que nous aurions souhaité et ne nous apporte pas tous les apaisements à l’égard des visées pangermanistes que l’action diplomatique poursuivie simultanément à Berlin et à Berne tendait à obtenir. Il nous semble, cependant, qu’à tout prendre, nous avons lieu de nous féliciter du résultat obtenu.
Nous apprécions, en première ligne, que le ton de M. Hitler ait été amical et courtois à notre égard. Au lendemain des déclarations assez aigres que vous a faites M. de Bülow, au lendemain du discours de M. Goering à Fribourg-en-Brisgau, cette constatation est agréable à faire.
Nous considérons, d’autre part, comme d’une importance capitale que M. Hitler ait formellement reconnu que l’Allemagne a intérêt à l’existence d’un Etat tel que la Suisse. L’adhésion de l’auteur de «Mein Kampf» au principe consacré par les déclarations de Vienne4 et de Londres5 n’allait pas absolument de soi. Elle est aujourd’hui un fait acquis, dont il convient de ne pas affaiblir la portée.
Nous regrettons, à cet égard, que la presse suisse, évidemment assez mal disposée envers ce qui vient de Berlin, ait accueilli les deux phrases de M. Hitler sur la Suisse avec passablement de froideur et n’ait apporté aucun empressement à en souligner l’intérêt pourtant manifeste. Cette attitude de nos grands journaux ne vous aura certainement pas échappé. Peut-être est-il possible d’en tirer parti, en la justifiant, au cours de conversations officieuses, par les considérations fort justes que vous avez vous-même développées au sujet de ce qui manque à la déclaration du Chancelier pour qu’elle nous donne pleine satisfaction.
Nous vous serons reconnaissants de ce que vous tenterez pour obtenir, à la prochaine occasion favorable, que la déclaration du 21 mai soit complétée et renforcée. Nous agirons de notre côté dans le même sens. Nous tenons, toutefois, à répéter que, pour partiel qu’il soit, le résultat déjà obtenu dans un domaine aussi essentiel constitue à nos yeux un succès dont le mérite vous revient en majeure partie et dont nous vous savons grand gré.
- 1
- Lettre (Copie): E 2001 (D) 3/304. Paraphe: GD.↩
- 2
- Cf. annexe au présent document.↩
- 3
- C’est le 21 mai 1935 qu’ Hitlerprononce devant le Reichstag un discours dont le texte intégral se trouve in E 2300Berlin, Archiv- Nr. 36. Voici le passage traitant de la Suisse: Deutschland hat weder die Absicht noch den Willen, sich in die innere österreichischen Verhältnisse einzumengen, Österreich etwa zu annektieren oder anzuschliessen. Das deutsche Volk und die deutsche Regierung haben aber aus dem einfachen Solidaritätsgefühl gemeinsamer nationaler Herkunft den begreiflichen Wunsch, dass nicht nur fremden Völkern sondern auch dem deutschen Volke überlassen wird, das Selbstbestimmungsrecht gewährleistet wird. Ich selbst glaube, dass auf die Dauer kein Regime, das nicht im Volke verankert, vom Volke getragen und vom Volke gewünscht wird, Bestand haben kann. Wenn zwischen Deutschland und der zu einem grossen Prozentsatz auch deutschen Schweiz solche Schwierigkeiten nicht bestehen, dann einfach deshalb, weil die Unabhängigkeit und Selbständigkeit der Schweiz eine tatsächliche ist, und weil niemand zweifelt, in ihrer Regierung den wirklichen legalen Ausdruck des Volkswillens zu sehen. Wir Deutschen haben aber allen Anlass zufrieden zu sein, dass sich an unserer Grenze ein Staat mit einer zu einem hohen Teile deutschen Bevölkerung bei grosser innerer Festigkeit und im Besitz einer wirklichen und tatsächlichen Unabhängigkeit befindet.↩
- 4
- Ils’agit de la reconnaissance de la neutralité de la Suisse par les grandes puissances réunies au Congrès de Vienne en 1815.↩
- 5
- Cf. DDS vol. 7-II, nos 246, dodis.ch/44457 A et 247, dodis.ch/44458 + A.↩
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