dodis.ch/45955

Notice du Conseiller de légation à la Division des Affaires étrangères du Département politique, P. Bonna1

Conformément aux instructions de M. le Conseiller fédéral Motta, j’ai téléphoné à la Légation de Suisse à Rome. Je n’ai pas pu atteindre M. Wagnière, mais j’ai parlé à M. Broyé.

J’ai exposé les raisons pour lesquelles, à la suite de la conférence avec le Président de la Chambre de Commerce suisse en Italie2, il paraissait nécessaire d’envoyer d’urgence à Milan une personnalité capable de suppléer aux insuffisances du Consulat et que M. Rezzonico semblait qualifié à cet effet. J’ai prié, en conséquence, la Légation de détacher M. Rezzonico à Milan pour trois semaines environ, afin de déterminer quelle est exactement la situation, de calmer les inquiétudes de la colonie et de protéger les Suisses qui, à la suite des attaques du «Fascista svizzero»3, se sentent menacés. M. Broyé paraît avoir parfaitement compris la situation et m’a déclaré qu’il n’y aurait pas d’objection à ce que M. Rezzonico parte demain déjà, pour trois semaines, pour Milan. La Légation fera à M. Rezzonico une avance pour ses frais, mais pense que le Département fera le nécessaire afin de régler l’indemnité qui devra lui être accordée pendant ce déplacement exceptionnel.

J’ai exposé confidentiellement à M. Broyé, à l’intention de M. Wagnière, que M. Motta avait reçu la lettre de Rome4 concernant la transformation du poste de Milan en un Consulat général de carrière, que M. Motta était entièrement d’accord avec M. Wagnière, qu’il se proposait de voir lui-même M. Hüni pour lui exposer la situation et qu’il songeait personnellement à M. Balli pour le poste de Consul général de Suisse à Milan. M. Broyé a trouvé ce choix excellent.

J’ai exposé également à M. Broyé qu’il convenait de tenter d’obtenir de «La Sera»5 une rectification de l’article reproduisant les attaques du «Fascista svizzero». Il a été convenu que la Légation commencerait les démarches à cet effet auprès du Bureau de presse du Ministère des Affaires étrangères et que, le cas échéant, l’affaire serait terminée sur place par M. Rezzonico dès son arrivée à Milan.