dodis.ch/45251

Der schweizerische Gesandte im Haag, A. de Pury, an den Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta1

Le 28 novembre je vous ai fait parvenir quelques informations recueillies à bonne source sur la présence d’un délégué de la S.d.N. à Amsterdam chargé d’examiner les lieux pour la convocation éventuelle de la conférence économique internationale dans cette ville2. J’apprends aujourd’hui que ce délégué, M. Pelte, est allé voir aussi ici le Secrétaire général du Ministère des Affaires Etrangères auquel il a dit que le Secrétariat général de la S.d.N. désirerait pour trois raisons que la conférence ait lieu à Amsterdam:

1) Parce que cette conférence comptera environ un millier de personnes et qu’il n’y a pas à Genève un local suffisant pour réunir tant de gens sous le même toit, tandis qu’à Amsterdam l’Institut Colonial, nouvellement inauguré, répond à toutes les exigences.

2) Parce que le Secrétariat général voudrait que la conférence ait lieu précisément dans un milieu commercial tel qu’Amsterdam où la navigation, la banque et le commerce sont réunis.

3) Parce que Amsterdam est bien plus central que Genève pour tout un groupe de pays et tout aussi central pour d’autres.

Le Secrétaire général du Ministère croit aussi que, la Hollande ayant toujours été un pays libre échangiste, le Secrétariat général pense que son territoire est spécialement approprié pour y tenir une conférence économique internationale.

Cette initiative part du Secrétariat général lui-même. Son délégué a avancé ici uniquement les raisons techniques mentionnées plus haut, mais n’a parlé d’aucune raison politique, ni de la présence des Russes qui paraît assurée à Amsterdam, ni de celle des Américains du nord qui ne serait peut-être pas certaine au siège de la S.d.N. Toutefois je crois savoir que ces deux raisons entrent aussi en ligne de compte pour le Secrétariat général.

La municipalité d’Amsterdam doit se prononcer encore sur la possibilité de tenir dans cette ville une réunion internationale d’aussi grande envergure et d’aussi longue durée et on attend qu’elle fasse certaines concessions financières qui permettront au Gouvernement d’accepter immédiatement que la conférence ait lieu en Hollande si on le lui demande. Avant son départ pour Paris, contrairement à ce que je pensais, M. van Karnebeek n’avait pas encore été saisi de cette question3.