dodis.ch/45136

Der Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta, an den schweizerischen Gesandten in Berlin, H.Rüfenacht1

Dans un de vos derniers rapports2 - dont je vous remercie - vous m’avez communiqué une déclaration que M. Stresemann vous a faite au sujet des propos tenus par M. Tschitschérine lors de son dernier passage à Berlin. Celui-ci aurait déclaré que la Russie ne serait jamais entrée dans la S.d.N. aussi longtemps que son siège serait demeuré en Suisse.

Je n’ai pas pris cette boutade au tragique, mais je crois, cependant, qu’il faut la prendre au sérieux.

J’ai le doute que M. Stresemann ait voulu rendre un service au ministre soviétique en cherchant à exercer une pression sur nous. J’aimerais, si possible, à être fixé sur ce point. Il me semble que M. Stresemann, s’il n’avait pas voulu rendre un service à M. Tschitschérine, aurait dû vous dire que de son côté il avait cherché à faire comprendre à son interlocuteur ce qu’il y avait de hasardé et de déraisonnable dans son propos.

M. Dunant nous a fait savoir de Paris3, qu’un des buts que la Russie aurait cherché à atteindre par l’envoi de M. Rakowski à Paris, serait celui de faciliter la reprise des relations avec nous. Cela ne concorderait pas avec la menace de M. Tschitschérine.

Je serais heureux si, à l’occasion, vous pouviez ramener encore M. Stresemann sur la question dont il s’agit pour tâcher de connaître si la menace de Tschitschérine est un propos qu’il faille prendre vraiment au sérieux4.