dodis.ch/45056 Aufzeichnung des Präsidenten der schweizerischen Handelskommission in
Ägypten,
E. Trembley1 MÉMORANDUM
ENTREVUE AVEC WAGUIH PACHA 27 AVRIL 1925
Waguih m’informe dès le début que des difficultés ont surgi. Si une partie des Ministres s’est trouvée favorable à notre projet2, d’autres (libéraux, constitutionnels, antizaghloulistes acharnés et amateurs de surenchère nationaliste, notamment le Ministre de la Justice) ont crié à la violation du droit de souveraineté de l’Egypte. Finalement on a décidé de suspendre les négociations avec la Suisse jusqu'à réussite des négociations avec l’Allemagne. Or, on a proposé à l’Allemagne de lui accorder, non la juridiction pénale consulaire proprement dite, mais une délégation. C’est-à-dire que les délinquants seraient saisis par la force égyptienne, mais seraient déférés à un tribunal composé de juges allemands, nommés par le Gouvernement égyptien, sur la proposition de l’Allemagne et jugeant au nom du Roi. On aurait en d’autres termes un régime dont le principe se rapprocherait de celui appliqué aux Tribunaux Mixtes. Si l’Allemagne acceptait ce système, on le proposerait également à la Suisse. D’où l’idée de renvoyer à plus tard les négociations suisses.
Je crois que Waguih regrette autant que moi cette décision. A titre personnel et confidentiel il me dit: «C’est là une résolution que je n’approuve pas. Je suis d’avis (et le Président du Conseil aussi) que le traité avec la Suisse pouvait être conclu immédiatement sur la base proposée».
Je ne dissimule pas la profonde déception que me cause cette nouvelle. Je crains l’enterrement définitif. En effet nous sommes fin Avril. Bientôt le Ministère partira pour Alexandrie. Moi-même je partirai en Juin. Tout se trouve donc renvoyé en automne et alors, Dieu seul sait, de ce qui en sera à ce moment, et de la composition du Ministère, et de la situation politique. Je laisse entendre qu’après avoir presque cru toucher le but, je trouve que nos négociations sont singulièrement compromises.