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Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 8, doc. 333
volume linkBern 1988
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
Archival classification | CH-BAR#E1004.1#1000/9#11946* | |
Dossier title | Beschlussprotokoll(-e) 12.04.-12.04.1924 (1924–1924) |
dodis.ch/44975 CONSEIL FÉDÉRAL
Procès-verbal de la séance du 12 avril 19241 817. Incident de Ponte Tresa
Procès-verbal de la séance du 12 avril 19241
Le Chef du Département politique soumet au Conseil le rapport suivant:
«Le soussigné a reçu, ce matin quelques minutes avant midi, la visite de M. Garbasso, Ministre d’Italie à Berne, qui avait demandé une audience dans une affaire importante et urgente.
M. Garbasso a exposé, dans les termes les plus mesurés et sur le ton de la plus évidente courtoisie, ce qui suit:
Il a reçu hier au soir, vers 10 heures, une dépêche télégraphique de M. Mussolini, Président du Gouvernement italien. Dans cette dépêche il est affirmé que, d’après des constatations faites par les autorités civiles de frontière, des soldats du régiment tessinois 30, encadrés d’officiers, le jour du 8 courant à une heure de l’après-midi et à 6 heures, d’abord sur la route Ponte Tresa à Cremenaga, plus tard à Madonna del Piano, auraient poussé, vis-à-vis de civils italiens se trouvant de l’autre côté de la frontière, des cris hostiles contre l’Italie, contre le chef du Gouvernement italien et contre le fascisme. Ces manifestations hostiles avaient d’autant plus de gravité qu’elles émanaient de soldats encadrés et qu’elles se sont produites au lendemain des élections à la Chambre italienne qui ont consacré la victoire du fascisme. Elles ont produit en Italie une forte effervescence. Le Gouvernement italien a chargé son représentant à Berne de présenter au Conseil fédéral une «protestation vive et urgente» et de lui demander les réparations auxquelles il peut avoir droit de s’attendre de la part du Gouvernement d’un pays voisin et ami.
M. Garbasso – qui était visiblement préoccupé et qui n’a pas caché qu’il s’agissait d’une démarche «grave» – a manifesté le désir de pouvoir rassurer immédiatement son gouvernement par l’annonce qu’une enquête énergique et rapide était en cours et que des sanctions auraient été prises contre les coupables.
Le soussigné a déclaré qu’une enquête de l’autorité militaire avait été ordonnée immédiatement, mais qu’à l’heure actuelle les résultats n’en étaient point encore connus et que probablement il ne s’était agi que d’actes isolés. Le soussigné a ajouté qu’il aurait saisi immédiatement le Président de la Confédération de la protestation italienne et que le Président aurait probablement convoqué une séance extraordinaire du Conseil fédéral.
Quelques minutes avant l’arrivé de M. Garbasso, le soussigné avait reçu une communication télégraphique du Président du Gouvernement tessinois, M. Canevascini. Voici le contenu de cette communication: «Hier, le syndic de Ponte Tresa, M. Pietro Tognetti, serait allépour affaires personnelles à Varese. Ausortir de la gare, il aurait été invité par un fasciste à le suivre. Il se serait trouvé, après plusieurs détours, dans un local où six à sept fascistes en chemise noire étaient rassemblés. M. Tognetti aurait été requis de la raison de son voyage à Varese. Il aurait répondu qu’il s’agissait d’affaires personnelles. Les fascistes prétendirent qu’il était venu contrôler leurs mouvements. Ils questionnèrent M. Tognetti sur ses sentiments suisses et en particulier sur la question de savoir si M. Tognetti était fier d’être suisse. M. Tognetti répondit par l’affirmation. Les fascistes lui demandèrent de rentrer à Ponte Tresa et d’y afficher un acte de déploration de ce qui s’était passé à Ponte Tresa. M. Tognetti déclara qu’il ignorait ces faits. Les fascistes firent savoir qu’ils étaient prêts, au nombre de deux ou trois cents, à faire une expédition punitive à Ponte Tresa. Ils ajoutèrent qu’ils étaient disposés d’aller même jusqu’au Gothard, car les Tessinois ne devaient pas rester sous la domination d’autres races. M. Tognetti fut cependant relâché, mais dut signer une déclaration de regret.»
M. Canevascini a fait savoir qu’il aurait porté sur lui lundi prochain une déclaration écrite de M. Tognetti. Il a ajouté que la population de Ponte Tresa se trouvait en état de forte agitation et de crainte. Le soussigné a conseillé de faire surveiller Ponte Tresa par les gendarmes et de demander, si nécessaire, un renfort à la douane.
Il semble évident que le cas dont il s’agit mérite la plus grande attention. Il est également évident que l’enquête en cours doit être conduite avec la plus grande rapidité et la plus grande énergie. Si des soldats ont poussé des cris hostiles contre l’Italie, ils doivent être sévèrement punis. La punition doit être encore plus exemplaire si les soldats étaient encadrés d’officiers et de sous-officiers. Ceux-ci devront répondre éventuellement de leur passivité, si passivité il y a eu.
Le soussigné a déjà attiré l’attention du Ministre d’Italie sur le fait qui concerne le syndic de Ponte Tresa, en se réservant de revenir sur l’incident dès qu’il sera mieux éclairci. En attendant, il a fait savoir à M. Garbasso que cet incident soulevait en lui et aurait soulevé sans doute dans tout le Conseil fédéral une émotion douloureuse.»
Der Vorsteher des politischen Departementes fügt seinem Bericht mündlich folgendes bei:
Der italienische Gesandte habe bei der Unterredung angeführt, er habe noch vor wenigen Tagen seiner Regierung gemeldet, die Erregung wegen der Schrift «La question tessinoise» habe sich in der Schweiz gelegt und die öffentliche Meinung habe mit Befriedigung von dem beruhigenden Aufsatz über die italien.schweizerischen Beziehungen in der «Squilla italica» Kenntnis genommen. Er müsse aber daran erinnern, dass noch nicht festgestellt worden sei, wer seinerzeit den an der Tellstatue in Lugano von Fascisten niedergelegten Kranz in den See geworfen habe2, dass die Zwischenfälle in Lugano vom September 19233 noch der gerichtlichen Erledigung harren, dass die Untersuchung über die Beschädigung des Soldatendenkmals in Mendrisio4 ergebnislos verlaufen sei. Die durch all’dies hervorgerufene gereizte Stimmung in Italien erhalte nunmehr bedauerlicherweise neue Nahrung durch die Vorfälle in Ponte Tresa.
Der Vorsteher des politischen Departementes gibt der Meinung Ausdruck, die militärischen Stellen hätten vielleicht allzu früh die Meldung ausgegeben, es sei überhaupt nichts Anstössiges vorgekommen. Wenn auch nicht anzunehmen sei, dass Soldaten in Marsch-Ordnung italienfeindliche Rufe ausgestossen haben, so sei doch nicht ausgeschlossen, dass einzelne Soldaten bei anderer Gelegenheit unvorsichtige Äusserungen getan haben. Wenigstens wurde einem Herrn Ferrario in Ponte Tresa ein Protokoll eines italienischen Beamten gezeigt, wonach festgestellt worden wäre, dass Soldaten Rufe der genannten Art ausgestossen hätten. Es scheine daher angezeigt, die schwebende Untersuchung mit aller Gründlichkeit durchzuführen.
Während der Sitzung langt ein Telegramm der tessinischen Regierung ein5, welches den Vorfall mit Gemeindevorsteher Tognetti von Ponte Tresa in Varese bestätigt und gegen die Behandlung eines tessinischen Beamten durch die Fascisten Protest erhebt.
In der Beratung wird festgestellt, dass sofort auf Grund der Agenturmeldung am Donnerstag schon die militärische Untersuchung wegen der angeblichen Vorfälle in Ponte Tresa eingeleitet worden ist. Der zuständige Untersuchungsrichter, der im Tessin niedergelassene Rechtsanwalt Weissenbach, wurde unverzüglich aufgeboten und hat die Untersuchung unverweilt an die Hand genommen. Sein erster Bericht liegt vor und wird verlesen.6 Für die Anschuldigung, dass von Truppen im Marschverband italienfeindliche Rufe ausgegangen seien, kommen nur die Bataillone 95 und 96 in Betracht. Die Offiziere dieser Einheiten bestreiten, soweit sie bis jetzt abgehört worden sind, durchaus, dass etwas derartiges während dem Marsch vorgekommen sei. Als dann die Soldaten in der Tresa ein Fussbad nahmen, wurden allerdings zwischen ihnen und den Italienischen Grenzwächtern am ändern Ufer Scherzreden ausgetauscht, auch solche mit leichten Spitzen (Nachahmungen der neapolitanischen Aussprache – die italienischen Grenzwächter in der Gegend von Ponte Tresa stammen aus der Gegend von Neapel – ), und ein Soldat soll einem italienischen Grenzer zugerufen haben, «tschao Mussolini». All’dies ging aber offenbar nicht über freundschaftliche Neckereien hinaus. Der Untersuchungsrichter macht auf die Schwierigkeit aufmerksam, die für ihn darin liegt, dass er den Anschuldiger nicht befragen, von ihm nicht genaue Angaben über Ort, Zeit und die inkriminierten Handlungen erlangen kann.
Der Untersuchungsrichter erwähnt sodann noch, dass in Lugano angetrunkene Soldaten im italienischen Haus die «Bandiera rossa» und das Fascistenlied in sozialistischer Umdichtung gesungen haben und deshalb von einem Offizier zurechtgewiesen worden sind. Auch hierüber ist die Untersuchung eingeleitet. Ein weiterer Bericht des Untersuchungsrichters steht in Aussicht.
Ähnlich lauten auch die Berichte der Zollbehörden von Ponte Tresa, wonach die Bevölkerung dieser Ortschaft erst durch die Zeitungen von einem Zwischenfall gehört habe; das zeigt, dass dort kaum etwas vorgekommen ist, was Aufsehen gemacht hätte. Doch scheint auf der italien. Seite ziemlich starke Erregung zu herrschen. Es wird auch berichtet, Fascisten von Luino, wo ein fascistischer Beamter sich als Hetzer hervortut, hätten beabsichtigt, in Automobilen auf Schweizergebiet einzudringen, seien aber von den ital. Behörden daran gehindert worden. Den schweizer. Zollbehörden ist Weisung gegeben worden, vorsichtig zu sein, aber allenfalls Übertrittsversuchen mit Festigkeit zu begegnen.
Was die Strafbarkeit der allenfalls in Betracht fallenden Handlungen anbelangt, so kann allerdings, insbesondere wenn solche bei der Truppe im Marschverband vorgekommen sind, disziplinarisch eingeschritten werden. Bei Beleidigung des italienischen Königs oder der Regierung käme auch eine auf Antrag des Beleidigten durchzuführende Strafklage in Betracht. Dagegen muss die Auffassung durchaus abgelehnt werden, wonach der Fascismus als solcher als ein völkerrechtlich geschütztes Rechtsgut zu betrachten wäre.
Es würde sich empfehlen, dem italienischen Gesandten Kenntnis von den Berichten des Untersuchungsrichters und allenfalls von den Protokollen der Untersuchung zu geben, dann aber auch Einsicht in die von den italienischen Behörden aufgenommenen Protokolle über die angeblichen Zwischenfälle in Ponte Tresa zu verlangen.
Im ganzen herrscht der Einruck vor, es seien an sich eigentlich harmlose Vorkommnisse aufgebauscht worden und hätten in dieser Verzerrung den Schritt der italienischen Regierung veranlasst. Jedenfalls hat es den Anschein, dass die Behandlung des Gemeindevorstehers von Ponte Tresa durch die Fascisten in Yarese einen viel greifbareren Tatbestand darstellt, als alles, was über die schweizerischen Soldaten von der italienischen Regierung vorgebracht worden ist. Daher rechtfertige es sich, zu verlangen, dass die italienischen Behörden über die Vorfälle in Varese eine Untersuchung durchführen und dass dem Bundesrat von deren Ergebnis Mitteilung gemacht werde.
Es ist vorauszusehen, dass in der öffentlichen Meinung das Gefühl zum Ausdruck kommen wird, der italienische Ministerpräsident sei durch übertriebene Meldungen irregeführt worden, Italien suche in einer gewissen Überempfindlichkeit Händel, wo dazu kein zureichender Grund vorliegt, und man sei in der Schweiz allmählig des fortwährenden Anspruchs des Fascismus auf uneingeschränkt bewundernde Anerkennung seiner Taten müde.
Auf Grund der Beratung wird in Zustimmung zum Antrag des politischen Departementes beschlossen:
1. Der Vorsteher des politischen Departementes wird ermächtigt:
a. den italienischen Gesandten wissen zu lassen, dass der Bundesrat auf die erste Meldung von angeblichen Zwischenfällen an der schweizer.-italienischen Grenze hin schon am Donnerstag eine Untersuchung durch die Militärjustiz angeordnet hat, die rasch und eindringlich durchgeführt wird, und dass, wenn sich Soldaten einer Verfehlung sollten schuldig gemacht haben, sie disziplinarisch streng bestraft würden; dass der Bundesrat bereit sei, dem italien. Gesandten Einsicht in die Berichte und Protokolle der militärischen Untersuchungsbehörde zu gewähren, und dass es ihm erwünscht wäre, auch Einsicht in die von zivilen italienischen Grenzbehörden aufgenommenen Protokolle zu erhalten, welche Anlass zum Schritt der italienischen Regierung gegeben haben;
b. dem italiensichen Gesandten mitzuteilen, der Bundesrat erwarte, dass über das durchaus unzulässige Vorgehen einiger Fascisten in Varese gegenüber dem Gemeindevorsteher von Ponte Tresa, Herrn Tognetti, ebenfalls eine Untersuchung durchgeführt und deren Ergebnis dem Bundesrat bekanntgegeben werde.
2. Das politische Departement wird beauftragt, der Presse eine amtliche Mitteilung über die Angelegenheit zuzustellen.