dodis.ch/43051
Rede des Vorstehers des Politischen Departementes,
E. Müller, anlässlich des Besuches des italienischen Aussenministers, T.
Tittoni1
Au nom du Conseil fédéral et en mon nom propre, je remercie Votre Excellence de sa visite. Celle-ci nous est un gage de Votre amitié personelle en même temps qu’une preuve de plus des relations amicales existant entre nos deux pays. Je vous souhaite cordialement, Monsieur le Ministre, la bienvenue parmi nous.
C’est avec un plaisir particulier que nous évoquons aujourd’hui le souvenir des belles journées qui l’an dernier nous ont réunis d’abord avec Sa Majesté le Roi, puis avec le Gouvernement et le peuple italiens. L’ouverture du tunnel du Simplon nous a donné l’occasion de nouer de précieuses relations personnelles et d’échanger nos vues et nos idées. Elle a été une fête de confraternité entre deux peuples qui ont des intérêts et des idéaux communs.
Nous suivons avec admiration l’expansion économique grandiose de l’Italie. Depuis l’établissement du chemin de fer du Gothard et de nouveau depuis l’ouverture de la ligne du Simplon les rapports économiques et commerciaux entre l’Italie et la Suisse se sont développés d’une manière qu’on n’eût pas soupçonnée jadis. Si le trafic des marchandises à travers le Simplon n’a pas encore atteint le chiffre prévu, il l’atteindra sans doute avant longtemps.
Nous avons l’espoir que dans un avenir rapproché la percée des Alpes orientales pourra être entreprise et qu’ainsi la grande œuvre poursuivie par la politique commune des deux pays se trouvera couronnée. Alors les Alpes ne seront plus un obstacle qui sépare deux peuples, mais au contraire, un lien qui les unit.
Du développement des relations réciproques naissent sans doute de nouvelles questions dont la solution n’est pas toujours facile. Mais elles seront résolues toutes par le bon vouloir réciproque, car de part et d’autre la volonté existe de pratiquer le bon voisinage et de cultiver «l’amitié perpétuelle» que Sa Majesté le Roi d’Italie a proclamée en termes si élevés, il y a un an, à Brigue.
Une nouvelle assurance qu’il en sera ainsi nous est donnée par la présence au milieu de nous de l’homme d’Etat éminent qui dirige la politique étrangère du Royaume d’Italie.
Je lève mon verre et bois à la santé de Sa Majesté le Roi d’Italie et de la famille Royale, du Gouvernement italien et en particulier de Son Excellence Monsieur Tittoni, à la prospérité du peuple italien.
Qu’ils vivent!