dodis.ch/42928
Der Bundespräsident und Vorsteher des Politischen Departementes,
M. Ruchet, an den Gesandten in
Rom,
J. B. Pioda1
handschriftlich. Personnelle
Berne, 13 avril 1905
En vue de l’élaboration du programme des fêtes du Simplon qui auront lieu cet automne2, je vous prie de vous informer confidentiellement des convenances de notre hôte le roi au sujet de la journée qui le concernera spécialement.
Malgré ce que les journaux rapportent, il n’y a pas jusqu’ici de programme fixé. Cependant le Département politique et celui des Chemins de fer, chargés de formuler à cet égard des propositions au Conseil Fédéral, se sont mis d’accord sur quelques données générales que vous trouverez transcrites dans l’avant-projet ciinclus3.
Vous verrez qu’il est admis en principe que le premier jour sera consacré à la réception du roi, avec participation des autorités exécutives et des chemins de fer. Nous sommes partis de l’idée que le roi serait reçu à Brigue où on lui offrirait un lunch; puis le retour du roi jusqu’à Iselle s’effectuerait en compagnie des autorités fédérales. Mais les membres du Conseil Fédéral ne peuvent accompagner le roi sur son territoire que s’ils y sont invités, de sorte qu’il faudrait connaître sur ce point les intentions du gouvernement italien4.
D’une façon générale, je désirerais savoir, avant que des propositions soient faites au Conseil, (propositions qui vous seront d’ailleurs au préalable soumises) ce qu’on pense à Rome du projet de programme que je vous communique, spécialement en ce qui touche la première journée.
D’aucuns prétendent qu’une délégation suisse devrait aller recevoir le roi à Iselle ou même à Domodossola; ce n’est pas mon opinion, attendu qu’on ne va pas chercher un invité chez lui; il serait assez curieux de voir l’autorité fédérale emprunter le sol italien pour faire une avant-réception au souverain sur son propre domaine.
Je vous prie d’autre part d’avoir l’obligeance de me donner votre opinion et, cas échéant, celle des milieux italiens sur l’opportunité de l’invitation à la fête des membres du Corps diplomatique accrédités à Berne. La présence de ces MM. à Brigue, lors de la réception du roi, ne me paraît pas indiquée, vu qu’il s’agit là d’une cérémonie limitée aux deux pays qui ont seuls participé à la construction du Simplon. Il ne me semble pas non plus qu’on pourrait adresser aux diplomates une invitation générale, car elle impliquerait les fêtes de Milan ou encore de Gênes, dont nous ne sommes pas en droit de disposer. Je crois que l’invitation en ce qui les concerne devra se borner à Lausanne et Caux, plus le voyage à Brigue sans passer le tunnel.