Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
16. Italie
16.1. Commerce
16.1.3. Traité de commerce de 1904
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 4, doc. 439
volume linkBern 1994
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E13#1000/38#301* | |
Old classification | CH-BAR E 13(-)1000/38 70 | |
Dossier title | Korrespondenz des Handelsdepartements mit der Schweizer Gesandtschaft in Rom; Anträge des HD an den Bundesrat; Notizen; Bundesratsbeschlüsse (1903–1903) |
dodis.ch/42849
Le Ministre de Suisse à Rome, G.B. Pioda, au Chef du Département du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture, L. Forrer1
J’ai l’honneur de Vous confirmer ma lettre d’hier.
Je viens de parler à M. Luzzatti. Je lui ai remis copie de ma note d’hier au Ministère des Affaires étrangères2. Il m’a dit qu’il était disposé à accepter la proposition contenue dans la note. «Seulement», dit-il «Comme ce n’est pas nous qui demandons à changer le traité, nous ne pouvons faire d’autres propositions que celle du maintien du statu quo. Nous attendrons les propositions et les demandes de la Suisse. Veuillez dire à Votre Gouvernement qu’il ne pousse pas cette demande de réductions de notre tarif au-delà de ce que nous pouvons donner, sinon nous préférerions la guerre de tarifs3. Ce serait le comble si Votre Gouvernement, en outre des réductions de notre tarif en faveur des industries suisses voulait offenser par des rehaussements du tarif suisse notre exportation agricole, ce serait vouloir nous battre de deux manières.» Comme je lui observai qu’il devait s’attendre à cela aussi, il dit: «Cela dépendra de la mesure dans laquelle seront contenues les demandes de Votre Gouvernement.»
L’ayant ensuite averti que le Conseil fédéral n’entendait nullement mêler la question du Gothard4 aux négociations commerciales, il répondit en riant: «Je comprends qu’il ne veuille pas parce que cela ne lui convient pas, mais si ses demandes étaient poussées trop loin, ce serait bien nous qui la mêlerions cette question-là avec une rupture commerciale. Mais», conclua-t-il, «ce serait une vraie absurdité si nous devions en arriver là et la responsabilité pèserait sur Vous, car Vous exagérez la disproportion entre l’exportation italienne et l’exportation suisse. Nous ne Vous donnons que des matières premières dont Vous avez besoin et des produits agricoles dont Vous avez besoin aussi, tandis que Vous, Vous nous vendez des produits de Votre industrie. Les réductions que Vous nous demandez ne profiteront ni à nous ni à Vous, mais aux Anglais et aux Allemands. Enfin nous verrons et comme le temps presse d’ici au 15 décembre, je vais convoquer tout de suite, M. Rava, Ministre de l’Agriculture, M. Malvano, Secrétaire général au Ministère des Affaires étrangères et quelques autres fonctionnaires supérieurs.» Il les a en effet convoqués en ma présence par le téléphone pour six heures et demie de ce soir. Il ajouta encore au moment où je partais: «je sais qu’avec les Allemands vous avez négocié sur la base du traité en vigueur, tandis qu’avec nous, vous vous apprêtez à nous proposer comme base votre tarif général que nous ne pourrons pas accepter comme point de départ. Espérons, tout de même, que des considérations d’ordre supérieur persuadent votre Gouvernement de ne pas pousser ses demandes trop loin et que nous finirons par nous entendre en bons amis que nous sommes et que nous devons rester. Je vous promets sous peu une réponse à votre note d’hier.»
J’aurai soin de Vous la transmettre de suite.
- 1
- Lettre: E 13(B)/221.↩
- 2
- Non reproduite.↩
- 3
- A ce propos, Pioda écrit dans sa lettre du 21 décembre 1903, non reproduite, au Chef du Département du Commerce: J’ai pris bonne note de votre recommandation de relever à l’occasion le fait que c’est M. Luzzatti qui a prononcé le premier le mot regrettable de guerre de tarifs (E 13 (B) 221).↩
- 4
- Pour la suite de cette affaire, cf. DDS vol. 5, chap. II, 10.2.↩