Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
13. France
13.2. Neutralité de la Savoie
Abgedruckt in
Diplomatische Dokumente der Schweiz, Bd. 4, Dok. 23
volume linkBern 1994
Mehr… |▼▶Aufbewahrungsort
Archiv | Schweizerisches Bundesarchiv, Bern | |
▼ ▶ Signatur | CH-BAR#E2#1000/44#1644* | |
Alte Signatur | CH-BAR E 2(-)1000/44 271 | |
Dossiertitel | Die Neutralitätsfrage Nordsavoyens von 1888 bis zum Ausbruch des 1. Weltkrieges (1888–1913) | |
Aktenzeichen Archiv | B.137.1 |
dodis.ch/42433
Je ne veux pas laisser M. DuPasquier retourner à Paris sans lui remettre une réponse tout au moins provisoire à vos deux intéressantes communications en date d’hier.2
Concernant le Simplon, je puis vous dire que l’affaire est beaucoup moins avancée qu’on ne paraît l’admettre à Paris. Je la crois en meilleure voie que précédemment, mais il s’écoulera encore du temps jusqu’à ce que nous ayons l’adhésion du gouvernement italien. D’abord, il nous faut établir les plans et devis définitifs, travail dont le Jura-Simplon s’occupe et qui, vu le soin minutieux qu’on y met avec raison, n’est pas près d’être terminé. Puis viendra la période des négociations qui, avec un gouvernement besogneux comme celui d’Italie, risque d’être assez longue. Enfin, quand tout sera parachevé et paraphé au point de vue diplomatique et parlementaire, il faudra encore compter huit ans pour la construction. Si M. Ribot se préoccupe du Simplon quant aux perspectives de guerre, vous voyez qu’il peut donc se rassurer. Nous sommes d’ailleurs d’avis que le tunnel du Simplon est un moindre danger que la route construite par Napoléon Ier, et que tunnel et route du Simplon sont beaucoup moins redoutables que la route du St-Bernard, qui heureusement n’est pas encore achevée. Aussi n’y a-t-il pas de doute sur la nécessité de développer considérablement et de compléter les fortifications de St-Maurice. On s’en occupe.
Concernant la Savoie, je suis d’avis que pour le moment il faut s’en tenir à des réponses comme celles que vous avez déjà données à M. Spuller. Je partage complètement les considérations que vous développez à ce sujet. Il m’aurait été très agréable de pouvoir faire part de vos réflexions et de votre important entretien avec M. de Freycinet à quelqu’un d’à la fois discret et compétent. Malheureusement, depuis la mort du Colonel Pfyffer, ce quelqu’un fait défaut. J’ai souvent engagé mon collègue M. Hauser à s’occuper de la question de Savoie pour l’étudier à fond et pouvoir se préparer aux diverses éventualités qui peuvent se produire, il est tellement surchargé de détails qu’il n’a pu jusqu’ici donner suite à mon invitation. Je ne sais pas si le Colonel Keller, très capable du reste, a pour cet ordre de questions l’ampleur de vues de son prédécesseur. Chaque jour davantage, je sens la nécessité de m’appuyer sur un militaire de premier mérite pour cette question si délicate et dont il faut se garder d’entretenir des personnes babillardes. Je vais entreprendre de nouveau M. Hauser à ce sujet, et il faudra bien que l’on aboutisse à quelque chose.
De Berlin et de Rome, il ne m’est rien venu dans les derniers temps sur cette question. Tant que l’alliance italo-germanique durera, il est évident que les vues des deux gouvernements en question ne se modifieront guère. Et c’est là un point qu’il est impossible de faire aborder par nos ministres. J’en reste donc sous ce rapport à ce que je vous ai écrit précédemment.3
- 1
- Lettre (Copie): E 2 1644.↩
- 2
- Cf. no 22.↩
- 3
- Note en bas de page: François Arago m’a apporté, il y a quelques jours, les salutations personnelles de M. Ribot. Je vous prie de lui dire combien j’y ai été sensible et de lui présenter les miennes avec l’assurance de l’excellent souvenir que j’ai gardé des heures rapides passées avec lui sous votre toit hospitalier.↩
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