Classement thématique série 1848–1945:
V. ÉMIGRATION
Pubblicato in
Documenti Diplomatici Svizzeri, vol. 1, doc. 208
volume linkBern 1990
Dettagli… |▼▶Collocazione
Archivio | Archivio federale svizzero, Berna | |
▼ ▶ Segnatura | CH-BAR#E2#1000/44#2061* | |
Vecchia segnatura | CH-BAR E 2(-)1000/44 379 | |
Titolo dossier | Verschiedenes (1848–1862) | |
Riferimento archivio | D.411 |
dodis.ch/41207
Depuis plusieurs mois nous avons à New York de nombreux arrivages d’émigrants suisses qui heureusement peuvent promptement trouver de l’ouvrage soit sur nos chemins de fer, soit sur les terres chez les fermiers; naturellement quand ces braves gens arrivent seuls, ils se tirent plus facilement d’affaire que quand ils sont encombrés d’une nombreuse famille, mais enfin au bout d’un certain temps ils peuvent gagner leur vie dans ce pays plus facilement qu’en Europe. Naturellement toutes les fois qu’ils viennent à mon bureau, je me fais un vrai plaisir de leur donner tous les conseils en mon pouvoir et souvent notre Société de bienfaisance suisse leur aide aussi avec des secours d’argent, pour leur aider pour se rendre à leur destination dans l’intérieur du pays, et souvent j’ai réussi de leur procurer de bonnes places.
Il serait à désirer que les divers cantons de la Suisse suivent un peu plus le mode adopté par le canton d’Argovie, qui fait faire aux pauvres émigrants ressortissant de ce canton des paiements à New Yorkpar mon entremise, soit comme secours, soit pour leur faire remise de leur avoir, ce que ces gens obtiennent aussi d’une manière sûre et prompte à leur arrivée sans avoir eu la tentation de le dépenser pendant le voyage.
Pendant les traversées sur la mer, il y a eu peu de mortalité parmi nos émigrants suisses sauf parmi les enfants, dont il est mort généralement autant que je puis le savoir quatre à dix par navire. Mais dernièrement sur un navire arrivé ici du Havre savoir le Granit State, il y a eu 23 enfants de morts, ce qui provient de la mauvaise nourriture qu’on leur a donnée et surtout du manque de pouvoir cuire tous les jours; il y avait sur le navire 500 passagers et seulement deux places pour cuire. J’ai demandé à l’un de ces émigrants de quelle maladie ces pauvres enfants étaient morts; il m’a répondu «Die Kinder sind vor Hunger gestorben!!!». Je le comprends, ne pouvant pas cuire, on ne pouvait pas leur donner des aliments convenables. Il devrait y avoir moyen de remédier à l’avenir à de pareils traitements; car c’est un meurtre que de sacrifier ainsi la vie de ces pauvres enfants. Il faut que les émigrants soient pourvus de provisions suffisantes d’aliments farineux, même de lait conservé en bouteille pour les enfants et que les navires aient des arrangements convenables pour pouvoir cuire pour un grand nombre de passagers.
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- Rapport (extrait): E 2/2061.↩