dodis.ch/41140

Le Chargé d’affaires de Suisse à Paris, J. Barman, au Conseil fédéral1

Bien que vous ayez sans doute connaissance du Protocole No 1, signé à Londres le 24 de ce mois relativement à Neuchâtel, je vous en transmets copie2 par précaution; elle m’est communiquée confidentiellement. Ce n’est cependant pas par le Ministère des Affaires étrangères, qui ne m’en a pas dit un seul mot.

Cette résolution produira sans doute en Suisse une vive sensation. Pour mon compte, je ne puis lui attribuer une grande portée. Il me paraît que les Puissances ont plutôt cherché à obtenir une nouvelle consécration des traités de 1815, tout en donnant une fiche de consolation au Roi de Prusse, dont les doléances répétées méritaient bien quelque égard.

Il n’y a de stipulation ni sur le mode d’intervention, ni sur le temps, et le Roi de Prusse renonce d’ores et déjà à tout moyen de coercition.

Vous deviez, Messieurs, vous attendre à quelque mesure et il me semble que celle à laquelle on s’est arrêté est la plus bénigne qu’on pût adopter. Ce sera à la Suisse à en tirer parti en usant de circonspection et de prudence.

Quant à moi, je n’ai rien dit à M. Turgot de cette affaire et je ne lui en parlerai que s’il prend l’initiative, ce qui est peu probable.