dodis.ch/192 Le Secrétaire de légation du Département politique,
A. Boissier, au Secrétaire général de l’Union européenne des Fédéralistes, R.
Silva1
En l’absence de M. le Ministre Secrétan, j’ai l’honneur d’accuser réception de la lettre que vous lui avez adressée le 12 août2 au sujet de votre prochain Congrès de Montreux3.
M. le Conseiller fédéral Max Petitpierre, après avoir pris personnellement connaissance de votre aimable invitation, m’a chargé de vous dire son regret de ne pouvoir accepter la présidence de la réunion du 30 août. Outre que ses fonctions ne lui permettent pas de quitter Berne, il est de l’opinion que, dans la phase préliminaire où se trouve encore l’étude des problèmes inscrits à l’ordre du jour, il est préférable que les représentants de Gouvernements cèdent la parole à ceux qui peuvent s’exprimer en toute indépendance.
Les idées de M. le Conseiller fédéral Petitpierre vous sont connues: dernièrement encore, à l’occasion du 1er août4, il a rappelé que la Suisse est l’incarnation vivante de l’idée dont elle est née – celle de l’alliance – et que cette idée est fondée sur le respect des diversités, sur l’égalité voulue par la loi du plus puissant et du plus faible et sur le sentiment de fraternité qui doit unir les membres d’une même communauté, liés entre eux par un serment qui est un acte de volonté. M. Petitpierre a souligné que c’était là le sens profond du fédéralisme. Il a aussi marqué que la Suisse se devait de participer à tous les efforts qui s’accomplissent pour créer l’unité européenne, cette nécessité dont il faut prendre conscience. C’est assez dire que M. le Conseiller fédéral Petitpierre suivra avec un vrai intérêt vos débats de Montreux, ainsi que les progrès d’une cause qui lui est particulièrement sympathique et pour lesquels il vous envoie tous ses vœux5.