Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
II.23. TCHÉCOSLOVAQUIE
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 15, doc. 355
volume linkBern 1992
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001D#1000/1553#701* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(D)1000/1553 67 | |
Dossier title | Anerkennung der Tschechoslowakei u. Abbruch der diplomatischen Beziehungen zur Slowakischen Gesandtschaft (1944–1945) | |
File reference archive | B.15.21 • Additional component: Tschechoslowakei |
dodis.ch/47959
Numéro 145. Votre 1423. Merci pour intéressant rapport sur Tchécoslovaquie. Kopecky ayant demandé voir d’urgence Ministre Stucki, celui-ci empêché chargea son remplaçant le recevoir. Entrevue très cordiale eut pour premier objet remise immeuble Rome4. Lui répondîmes que notre Légation Rome déjà en possession toutes instructions nécessaires mais jusqu’ici Gouvernement italien paraît pas avoir présenté demande tendant obtenir remise entre ses mains immeuble en vue cession à Tchèques. Kopecky voulut en informer son Gouvernement. A Ankara restitution immeuble tchèque entre les mains des Turcs est depuis 14 décembre chose faite. Entretien passa ensuite très naturellement à question retour Gouvernement et reprise relations. Kopecky montra beaucoup de compréhension pour délicat problème qu’est pour nous cessation rapports officiels avec Slovaquie et souligna que fait que Suisse ne créa Bratislava que Consulat général malgré présence Berne d’une Légation slovaque5 fut noté Londres avec satisfaction de même que «Abbau» Consulat général opéré par rappel Consul général Graessli. Ne parla pas Consul général HuberPrague qui contrairement à ce qu’on vous dit est encore à son poste. Consulats n’ayant pas caractère représentatif et étant avant tout appelés à protéger nos colonies et nos intérêts matériels ne pensons pas que leur rappel soit une condition préalable celle-ci visant avant tout existence Légation Slovaquie Berne. Inclinons à penser que malgré notre très vif désir pousser dans toute mesure possible reprise avec Gouvernement Benès, notre politique de neutralité et notre dignité ne nous permettent pas fermer cette légation aussi longtemps que Gouvernement qu’elle représente réside encore sur sol national à moins que événements imprévisibles créent situation nouvelle à l’instar de Budapest. Suivons très attentivement épineux problème et loin d’adopter attitude passive n’abandonnons pas espoir que évolution situation aidera à lui donner solution sans trop de heurts6.
- 1
- Lors de son séjour en Suisse en novembre 1944, P. Ruegger avait reçu la lettre suivante du Chef du Département politique: Je suppose que, peu après votre retour à Londres, vous aurez un contact avec le Président Benès, sous un prétexte ou sous un autre. Car il sera intéressant de l’entendre sur l’incident russe. Mais ce qui me préoccupe le plus, c’est la reprise de nos relations avec la Tchécoslovaquie et le moment opportun qu’il faudra saisir pour le faire. Quand le Gouvernement tchécoslovaque songe-t-il à s’établir vraiment dans son pays et à y laisser entrer des diplomates? Envisage-t-il la chose pour bientôt? Pense-t-il que ces diplomates doivent être déjà désignés à l’avance? Voudrait-il qu’ils se rendent à Londres auparavant? Ce sont là les questions que j’aurais voulu examiner avec vous, car, bien entendu, elles ne peuvent être soumises sous cette forme lapidaire à votre interlocuteur. Mais vous pourrez certainement effectuer un sondage préliminaire qui pourra nous être précieux. D’une manière générale, nous n’avons pas pris, vis-à-vis de la Tchécoslovaquie, une attitude inamicale et son représentant auprès de la Société des Nations a toujours joui de notre sympathie. J’ai, en outre, la conviction qu’il nous faudra, le plus rapidement possible dès que les circonstances le permettront, normaliser nos relations diplomatiques avec la Tchécoslovaquie nouvelle. D’où mon désir de recevoir de vous un rapport à ce sujet aussi vite que possible (E 2800/ 1967/60/22).↩
- 2
- (Copie): E 2001 (D) 3/67.↩
- 3
- Dans ce télégramme du 31 janvier (reçu à Berne le 1er février), P. Ruegger écrit: Suis informé par Ambassadeur Lobkowitz que le Président Benès prend dispositions pour rentrer en Tchécoslovaquie à fin février. En principe, le corps diplomatique l’accompagnera. Présence en Slovaquie d’une délégation du Gouvernement tchécoslovaque Londres fut jusqu’ici plutôt symbolique tandis que action gouvernementale effective sur place jugée possible sous peu. Ministre Etat Ripka, remplaçant aux Affaires étrangères Masaryk souffrant, reprit aujourd’hui selon indication Benès conversation officieuse dont mon 1194. Manifesta intérêt cordial à reprise le moment venu mais répéta que cessation rapports officiels avec Slovaquie devait précéder pourparlers cet effet. En revanche et contrairement à allusions précédentes LobkowitzRipka exprima aujourd’hui opinion que état nos rapports avec URSS ne devrait pas constituer obstacle à reprise rapports Prague Berne Gouvernement tchécoslovaque étant décidé garder sa liberté d’action. Ne puis apprécier mais n’exclus cependant pas absolument que Tchécoslovaques aient sondé à ce sujet Moscou. Ripka exprima sa satisfaction contacts Kopecky avec Département. Fut informé par cet agent de retour en Suisse nos consuls généraux à Bratislava et Prague. Vu prix que Gouvernement tchécoslovaque attache à retour entre ses mains bâtiment Légation Rome je suggère précises instructions notre Légation Italie permettant remise à autorités italiennes et par celles-ci à Tchèques. D’après Ripka arrangement satisfaisant serait étudié pour Ankara (E 2300London/39).↩
- 4
- Sur cette question, cf. E 2001 (D) 3/98.↩
- 5
- A ce sujet, cf. la notice du 28 septembre 1943 du Chef du Département politique, M. Pilet-Golaz: Le Chargé d’Affaires de Slovaquie vient me voir à 17 heures. Au cours de l’entretien, il me renouvelle le vif désir du Gouvernement slovaque d’avoir une Légation suisse à Bratislava. Il insiste sur l’importance qu’on attache dans les petits pays neufs à ces attributs de la souveraineté (il emploie le mot de «décor»). On tient beaucoup à l’indépendance en Slovaquie, on espère la conserver, etc. Je lui réponds que depuis longtemps, en principe, l’érection d’une Légation est décidée. Mais notre statut diplomatique depuis le 31 août 1939 n’a pas subi de modification et ne peut en subir jusqu’à la fin des hostilités. Je lui fournis quelques exemples. Je le laisse sous l’impression que, le moment venu, notre Consulat général se transformera en Légation, mais que ce moment ne peut pas venir avant la fin des hostilités. Je n’ajoute évidemment pas qu’à la fin des hostilités, peut-être la Slovaquie ne sera plus un Etat indépendant(E 2809/1/3).↩
- 6
- Au sujet de la reprise des relations diplomatiques avec la Tchécoslovaquie, cf. aussi la lettre de W. Stucki à WilliamRappard du 2 février 1945 (E 2801/1967/77/4).↩
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