dodis.ch/47573 Le Directeur de la Division du Commerce du Département de l’Economie publique,
J. Hotz, au Ministre de
Grande-Bretagne à Berne, C. J.
Norton1
Le consul général de Grande-Bretagne à Bâle a prié trois maisons de cette place, la Société pour l’industrie chimique, la J. R. Geigy S.A. et Sandoz S.A. de lui fournir des renseignements sur les rapports qu’elles entretiennent avec les industries similaires des pays concurrents (cartels en matière de colorants) et sur le récent développement de leurs exportations de colorants en Amérique du Sud. D’entente avec nous, les trois maisons précitées qui forment entre elles une «communauté d’intérêts» ont adressé le 1er juillet 1943 au Consul général une réponse détaillée2, qui fournit tous les renseignements désirables.
En confirmation de l’exposé de ces maisons, les autorités fédérales croient devoir vous donner encore sur deux points les explications suivantes:
1) la dissolution des «cartels internationaux des colorants» au début de la guerre s’est faite sur l’initiative des maisons intéressées. Elles ont tenu le Département politique fédéral au courant de leurs démarches et, par lettre du 4 décembre 1939, le Chef du Département, qui était alors M. Motta, a donné son approbation à ces démarches3.
2) Dès le début du contre-blocus institué par les puissances de l’Axe4, la politique commerciale de la Suisse s’est constamment efforcée de surmonter les restrictions mises à l’exportation suisse sur les marchés alliés. La Suisse n’a pas manqué dans ses nombreux pourparlers avec l’Allemagne d’invoquer le régime libéral qui lui assure, en ce qui concerne l’exportation de colorants, le War-Trade-Agreement du 25 avril5, et d’exiger de la part des puissances du contreblocus un traitement pareil. Grâce aux efforts incessants déployés dans les négociations commerciales - auxquelles les trois maisons n’étaient intéressées directement d’aucune façon -, nous avons réussi à obtenir des pays du contreblocus de notables facilités pour l’exportation de colorants dans plusieurs pays6. Si donc les trois maisons de Bâle ont été en mesure ces derniers temps d’augmenter leurs ventes dans quelques pays de l’Amériquedu Sud, c’est là le résultat de nos efforts continus en vue d’obtenir un assouplissement du contreblocus.
Cette amélioration compense dans une certaine mesure les pertes que subit notre industrie chimique par suite des restrictions qui limitent sa production et ses exportations dans d’autres domaines7.