dodis.ch/47514

Notice du Chef du Département politique, M. Pilet-Golaz1

A la séance du Conseil fédéral du 16 mars 1943, le problème de la trésorerie fut abordé2. Il se présente sous des aspects graves. C’est dire que des économies sont nécessaires. Un des chapitres les plus coûteux est celui de la mobilisation. Diverses observations et suggestions ont été faites à son sujet.

A ce propos, M. Kobelt, chef du Département militaire, a déclaré:

1) Il n’est pas question de réduire les dépenses quant à l’armement. Celui-ci est manifestement insuffisant. Notre armée est loin d’être moderne. Autant dire qu’il n’y a pas de tanks: quelques véhicules d’exercice et c’est tout. L’aviation est très dépassée et de faible effectif.

2) Par contre, dans le domaine des constructions, des dépenses inexplicables ont eu lieu et ont encore lieu. Des directions avaient été données à l’armée à ce sujet, dont elle semblait vouloir tenir compte, mais dont elle n’a pas tenu compte. On a fait, en ce qui concerne les barrières antitanks, des travaux qui chiffrent par millions et millions et qui ne correspondent à rien. Le chef des fortifications, qui devrait coordonner tout cela, est constamment appelé à des écoles. En réalité, le service n’est pas dirigé.

3) Pour d’autres dépenses aussi, des conférences ont eu lieu avec le Commandement de l’armée. Mais le résultat qu’on en espérait est quasi nul. On vit encore dans le luxe et la commodité.

M. Wetter déclare qu’il regrette d’avoir protégé l’armée dans les commissions. Il constate que cela n’a servi de rien, au contraire. La prochaine fois, il laissera taper du poing sur la table.