dodis.ch/46906

Le Chef de la Section de renseignements de l’Etat-Major Général de l’Armée, R. Masson, au Sous-Chef du Groupe Front de l’Etat-Major Général de l’Armée, H. Frick1

J’ai l’honneur de vous confirmer par le présent rapport l’information que je vous ai transmise en date du 31.8.392 relative à l’existence d’un plan allemand d’opération offensive à travers la Suisse. Ce plan, qui existait dans les archives de l’état-major aurait été repris le jour de la constitution du «Verteidigungsrat» où prédominent les éléments du parti national-socialiste. Ce conseil de défense aurait arrêté en principe qu’une opération en Suisse serait décidée le jour où les hostilités franco-britanniques et allemandes commenceraient.

Je vous transmets cette information sans être naturellement en mesure d’affirmer que la décision des Allemands est définitivement prise. Je précise cependant que notre informateur (lequel se trouve à Berlin et fréquente le bureau Ribbentrop) nous a fourni des renseignements sûrs jusqu’à ce jour et dont la plupart ont été confirmés par les événements.

Le chancelier Bovet nous a téléphoné (1.9.39.1500): «L’Ambassade de France lui a communiqué, à titre privé, une nouvelle qu’elle tient d’une source digne de foi, mais sans croire à la véracité de la nouvelle: la nuit dernière (Masson: donc la veille 31.8. jour où nous avons reçu notre information), Ribbentrop aurait demandé un plan pour l’attaque de la Suisse. Cette attaque aurait été décidée pour dimanche soir et s’effectuerait sur la ligne Schaffhouse-Constance».