dodis.ch/46612
Le Représentant du Conseil fédéral à
Burgos, E. Broyé, au Chef de la Division des Affaires étrangères du Département politique,
P. Bonna1
Le Général Martinez Anido m’a reçu hier au siège du Ministère de l’Ordre public à Valladolid. Convoqué pour midi, je ne fus introduit que vers une heure et demi. Une mission allemande et de nombreux officiers et fonctionnaires se pressaient auprès du Général, qui avait été absent à l’occasion des fêtes commémoratives du deuxième anniversaire du Mouvement National et l’entrée dans la Troisième Année Triomphale. A ce propos, je dois vous dire que j’ai assisté, avec Madame Broyé, le 18 juillet, aux Cérémonies célébrées à Saint-Sebastien par les autorités militaires et civiles en présence du Corps diplomatique, soit à une Messe en plein air, ainsi qu’à deux défilés militaires et à un acte de «concentration provinciale».
J’ai trouvé le Général Martinez Anido à peine un peu vieilli, malgré ses 73 ans, et tout aussi sympathique à un Suisse qu’il se l’était toujours montré sous le Directoire militaire comme Ministre de l’Intérieur. Après l’évocation de multiples souvenirs, j’en arrivai au fait de ma mission auprès du Gouvernement National, dont l’un des principaux buts est la réintégration des Suisses d’Espagne. Le Général m’assura de toute sa bonne volonté et de tout son appui pour liquider favorablement et promptement, dans la mesure du possible, tous les cas soumis à sa juridiction. Il m’a même prié de lui écrire personnellement dans des cas importants ou urgents. Je ne me ferai pas faute de faire usage de cette aimable invite dont j’enregistre la déclaration comme une garantie de succès pour beaucoup de nos demandes futures ou en tout cas comme la certitude d’avoir épuisé tous les moyens d’action possibles en l’occurrence en faveur de nos Compatriotes.
Notre conversation eut lieu naturellement en espagnol et eut un tour amical. Je quittai le Général sous la meilleure impression.