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Le Ministre de Suisse à Stockholm, Ch. L. E. Lardy, au Chef du Département politique, G. Motta1

M. Sandler m’a dit, aujourd’hui, qu’à la conférence de Copenhague on avait à peine parlé de la Suisse. Les ministres se sont bornés à demander à M. Sandler de leur fournir quelques éclaircissements sur ce qui s’était passé à Genève. Il les leur a donnés et l’on peut dire que c’est tout.

Ensuite, M. Sandler a commenté le communiqué dont je Vous ai envoyé hier la traduction2, en me disant que les Puissances réunies à Copenhague ne demandent pas la reconnaissance de leur point de vue. Ce point de vue a été exposé; ils le considèrent comme définitivement acquis en ce qui les concerne. Si les Grandes Puissances le reconnaissent, tant mieux. Si elles ne le reconnaissent pas, tant pis pour la Ligue des Nations, qui reste affaiblie. Car il serait d’un grand intérêt pour la Ligue de supprimer ce cancer et de pouvoir repartir d’un nouvel élan. Un interview de M. Koht expose la même idée.

M. Sandler insiste sur le fait que ce n’est pas seulement pour les Puissances représentées à Copenhague qu’on désire supprimer le caractère obligatoire des sanctions, mais pour tous les membres.

Cela a été ma dernière conversation politique avec M. Sandler; je lui ai dit adieu et je quitterai Stockholm le 28. Je saisis donc cette occasion pour prendre aussi congé de Vous en Vous priant d’agréer, Monsieur le Conseiller Fédéral, avec mes remercîments pour la confiance que le Conseil Fédéral a bien voulu me témoigner pendant de longues années, les assurances de ma haute considération.