Également: Ruegger estime le moment venu d’autoriser à nouveau l’entrée en Suisse du Général Coselschi. Les raisons. Annexe de 15.1.1937
Également: Le Ministère public, après préavis négatif des autorités vaudoises, est contre la levée de l’interdiction d’entrée en Suisse de Coselschi. Annexe de 9.6.1937
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 12, doc. 45
volume linkBern 1994
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E4320B#1968/195#45* | |
Old classification | CH-BAR E 4320B(-)1968/195 26 | |
Dossier title | Faschistenkongress in Montreux (1935–1939) | |
File reference archive | C.02-28 |
dodis.ch/46305
Le Chef de la Division des Affaires étrangères du Département politique, P. Bonna, au Procureur général de la Confédération, F. Stämpfli1
Nous avons l’honneur de nous référer à la correspondance que nous avons échangée au sujet du Général italien Eugène Coselschi, à qui l’entrée en Suisse a été interdite le 8 octobre 19352, ainsi qu’à ses secrétaires, le Dr Guido Baroni et Mlle Valeria Cristiani.
Comme vous le savez, le Gouvernement italien, tantôt par l’entremise du Ministère des Affaires étrangères, tantôt par celle de la Légation d’Italie à Berne, a insisté à plusieurs reprises pour que l’interdiction d’entrer frappant M. Eugène Coselschi soit rapportée. D’accord avec vous, nous avions répondu que la mesure prise contre M. Coselschi et ses secrétaires était justifiée puisqu’ils avaient contrevenu aux dispositions prises à leur égard par les Autorités suisses. En outre, le règlement de cette affaire nous paraissait prématuré du moment que les Autorités italiennes ne mettaient pas grande hâte à rapporter les diverses interdictions d’entrer prises contre des Tessinois.
La question nous paraît cependant se présenter aujourd’hui dans des circonstances différentes. En effet, les Autorités italiennes ont fait preuve ces derniers temps de bonne volonté à notre égard et c’est ainsi qu’un terme a été mis à la campagne irrédentiste menée par quelques journaux de provinces italiennes. En outre, nous avons obtenu satisfaction pour plusieurs cas d’interdiction d’entrer de Tessinois. D’autre part, selon un rapport de la Légation de Suisse à Rome que nous vous remettons sous ce pli en copie3, l’activité de M. Coselschi au sein du C.A.U.R.4 est correcte à l’égard de notre pays. Quant aux rapports qui ont pu exister entre M. Coselschi et M. Fonjallaz, ils n’auraient plus d’importance aujourd’hui, M. Fonjallaz étant tombé en disgrâce auprès des Autorités italiennes qui sembleraient lui en vouloir surtout d’avoir été mêlé à une affaire louche de trafic d’armes pour l’Ethiopie.
Dans ces conditions et afin de nous permettre de donner une réponse au Ministre d’Italie qui a dernièrement insisté auprès de nous pour que l’affaire Coselschi soit réexaminée en tenant compte de l’état particulièrement amical de nos relations avec l’Italie, nous vous serions obligés de nous faire savoir si vous estimez possible de lever l’interdiction d’entrer frappant le Général Coselschi ainsi que ses collaborateurs. A notre avis, la révocation de la mesure prise contre M. Coselschi pourrait avoir lieu actuellement sans inconvénient. En effet, l’assurance nous a été donnée par la Légation d’Italie (voir la note de la Légation d’Italie du 18 août 1936 dont vous possédez la copie) que le Général Coselschi et ses collaborateurs s’abstiendraient, au cas où ils seraient autorisés à revenir en Suisse, de prendre une initiative quelconque de réunion de caractère politique sur le territoire de la Confédération. Si, malgré ces assurances que nous ne manquerions pas de rappeler aux Autorités italiennes, le Général Coselschi venait faire en Suisse de la propagande contraire à notre législation, nous aurions toujours la possibilité de lui interdire à nouveau l’accès du territoire suisse5.
- 1
- Lettre: E 4320 (B) 1968/195/26. Paraphe: NC.↩
- 2
- Cf. DDS 11, rubrique II. 15.5.↩
- 3
- Reproduit en annexe.↩
- 4
- Comitati d’Azione per l’Universalità di Roma.Coselschi était président non du mais de l’ensemble des Comités.↩
- 5
- Par lettre du 9 juin au Département politique, le Procureur général de la Confédération prit position comme suit: Nous n’avons pas manqué de nous mettre en relation avec les autorités vaudoises qui sont particulièrement intéressées à la personne du général Coselschi en raison des deux congrès fascistes tenus à Montreux à l’insu des autorités tant fédérales que cantonales et de ses attaches avec l’Institut de culture italienne à Lausanne. Les autorités vaudoises préavisent négativement la demande qui leur a été soumise en raison de l’activité antérieure de Coselschi et des répercussions que ne manquerait pas de soulever dans certains milieux, la présence de l’intéressé dans le canton de Vaud. Elles vont même si loin qu’elles émettent la réserve formelle que si les autorités fédérales entraient dans les vues du général, ces dernières autorités veuillent bien lui interdire l’accès du territoire vaudois, ceci par crainte du rôle qu’il pourrait chercher à jouer à l’Institut de culture italienne de Lausanne. Pour ce qui nous concerne, nous sommes aussi contre la levée de l’interdiction en question qui ne manquerait pas de provoquer des polémiques de presse tout à fait inopportunes en ce moment. Si nous avons été ménagés ces derniers temps dans l’organe du C.A.U.R., dirigé par Coselschi, il n’en reste pas moins que le but final de ce mouvement est l’établissement de l’universalité de Rome, ce qui pour nous, bien que ne présentant pas un danger immédiat, n’en signifierait pas moins la fin de notre démocratie. Dans ces conditions, nous estimons que le moment n’est pas encore venu de rapporter l’interdiction prononcée.↩
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Political activities of foreign persons
Irredentism in Ticino (1876–1942) Fonjallaz Affair (1933–1934) Coselschi Affair (1935–1938)