dodis.ch/45986

Le Chef de la Division des Affaires étrangères du Département politique, M. de Stoutz, au Ministre de Suisse à Paris, A. Dunant1

Nous avons eu l’honneur de recevoir votre lettre du 19 septembre2 et nous comprenons fort bien que l’entrée de l’U.R.S.S. dans la Société des Nations vous conduise à vous demander s’il y a lieu de changer quelque chose à l’attitude que vous avez adoptée à l’égard du représentant des Soviets à Paris.

D’un point de vue purement théorique, la question que vous posez comporte nécessairement une réponse négative, le Conseil fédéral n’ayant nullement l’intention de considérer l’entrée de l’U.R.S.S. dans la Société des Nations comme un acheminement à la reprise de relations normales avec le Gouvernement soviétiste. En pratique, il est clair, en revanche, que la venue fréquente à Genève de délégations russes et leur participation à des débats dans lesquels nous avons des intérêts à défendre s’opposent – et s’opposeront sans doute toujours davantage – à ce que nous ignorions complètement les diplomates soviétistes.

Il ne nous semble pas, cependant, que l’adaptation à cette situation nouvelle entraîne une modification quelconque des instructions générales données aux Ministres de Suisse à l’étranger et dont la dernière expression est contenue dans la lettre, ci-jointe en copie3, que le Département a adressée au mois de juin 1934 à M. le Ministre de Week.