Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 9, doc. 518
volume linkBern 1980
more… |▼▶Repository
| Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001C#1000/1532#859* | |
| Old classification | CH-BAR E 2001(C)1000/1532 31 | |
| Dossier title | Peretti Giuseppe (1927–1930) | |
| File reference archive | B.34.1 • Additional component: Italien |
dodis.ch/45535 Der schweizerische Gesandte in Rom, G. Wagnière, an den Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta1
En vous confirmant ma lettre d’hier2 concernant l’affaire Peretti, j’ai l’honneur de vous faire savoir que nous avons eu aujourd’hui une longue visite de l’avocat Petroni. Ce dernier accepte de se charger de la défense de notre compatriote. J’en suis fort heureux, Me. Petroni étant un bon avocat, bien connu sur la place, et qui m’a fait la meilleure impression. «Si je refusais, nous a-t-il dit, de me charger de cette défense, presque à la veille du procès qui est Fixé pour le 30 courant, ce serait abandonner ce malheureux à des défenseurs d’office dont il n’aurait pas à attendre grand’chose.» Me. Petroni a examiné tous les actes, dont il résulte que Peretti a une part de culpabilité. Il a admis lui-même, du reste, qu’il était en rapports avec un nommé Costa, anarchiste de Milan, et que lui, Peretti, avait été envoyé à plusieurs reprises à Milan par un nommé Cagliardo pour apporter de l’argent aux victimes du fascisme. Filé dès le début par la police, interrogé même une première fois à la gare de Milan, Peretti n’a tenu aucun compte de cet avertissement. Il est revenu en Italie, chargé toujours des mêmes missions. Il ne s’agissait pas de sommes considérables, et l’on peut difficilement supposer qu’il soit un agent des Soviets. Luimême, je crois bien, le conteste formellement. Il s’agissait de petits secours à apporter à des camarades.
Me. Petroni est absolument certain qu’il ne sera pas possible de faire absoudre Peretti. Le Ministère Public réclamera quinze années de prison. Le défenseur s’efforcera de faire réduire cette peine à cinq années. Il invoquera pour cela l’honorabilité de l’accusé, sa bonne conduite, les bons certificats, sa naïveté même qui lui a fait accepter des missions si compromettantes.
Nous avons mis à la disposition de Me. Petroni les certificats excellents donnés à Peretti par les Autorités tessinoises et par les C.F.F.3 et qui témoignent de sa bonne conduite civile et militaire. Après l’examen de ces pièces, Me. Petroni se réserve de nous faire savoir s’il estime nécessaire de faire appel à quelque témoin de Suisse, personne autorisée et compétente. Dans ce cas, nous ne manquerions pas de vous télégraphier. En attendant, je vous confirme notre télégramme no 394 vous informant de l’acceptation de Me. Petroni.
Celui-ci a vivement insisté pour qu’on évite en Suisse des manifestations qui ne pourraient que nuire à l’accusé. Toute pression étrangère renforcera l’accusation. D’autre part, la présence d’un avocat comme Me. De Moro Giafferi suffirait à valoir à Peretti le maximum de la peine. Sur ce point, Me. Petroni a été catégorique.
Nous avons demandé au Ministère des Affaires Etrangères de nous procurer une autorisation pour un fonctionnaire de la Légation d’assister aux débats. Je me permets d’insister pour que les détails qui précèdent ne soient pas communiqués à la presse, ce qui ne peut que nuire à l’accusé et valoir des inconvénients évidents à notre Légation.
Tags
Italy (Others)
Border incidents in Ticino (1925–1929)


