dodis.ch/45500 Der schweizerische Gesandte in
Rom,
G. Wagnière, an den Vorsteher des Politischen Departementes,
G. Motta1
Comme je vous l’ai télégraphié, les instruments de ratification concernant le protocole additionnel au Traité de Commerce italo-suisse relativement au droit de douane sur le beurre ont été échangés hier peu avant 19 heures, dans le bureau du Chef du Gouvernement. J’aurai soin de vous faire parvenir, par la prochaine occasion, l’instrument italien.
En attendant, je vous remets ci-inclus un exemplaire de la Gazette Officielle de ce matin qui publie, dans les termes convenus, ce nouvel arrangement. Nous adressons en même temps un certain nombre d’exemplaires de cette même Gazette au Département Fédéral de l’Economie Publique.
Le Chef du Gouvernement, qui paraissait de fort bonne humeur et en excellente santé, m’a dit qu’il avait constaté avec satisfaction qu’il ne s’est rien passé à Genève, contrairement aux craintes qu’on lui avait exprimées.
J’ai cru devoir ajouter que l’agitation provoquée par l’affaire Peretti provenait en partie du fait que l’arrestation de ce compatriote n’avait pas été signalée, en temps opportun, au Consulat de Suisse compétent, comme je l’avais fait observer la veille au Chef de la Police.
M. Mussolini m’a répondu ces paroles textuellement: «Chaque fois qu’un étranger est arrêté, son Consul doit être informé immédiatement. J’ai donné à ce sujet des ordres catégoriques».
J’ai remarqué que dans le cas Peretti, aucune communication avait été faite. Le Duce a paru croire que j’étais mal renseigné. De toutes façons, il se réserve d’en parler ce matin même à M. Bocchini.
Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que le Chef du Gouvernement attache lui-même une grande importance à ce que les Consuls étrangers soient immédiatement renseignés au sujet de l’arrestation de leurs compatriotes. En effet, M. Bocchini paraissait ignorer la nécessité de cette précaution. De son côté, M. Guariglia, avec lequel j’ai eu un long entretien hier matin, au cours duquel je lui ai marqué la pénible impression produite en Suisse par les arrestations successives, en lui citant les cas Schläfli, Moresi, Fröhlicher, etc. m’avait déclaré qu’il recommanderait à l’autorité de police de prévenir toujours les Consuls en cas d’arrestation, mais qu’il ne pouvait pas me promettre que cette formalité fut accomplie dans tous les cas; il y aurait des cas d’espionnage politique p. ex. dans lesquels l’autorité de police croit devoir garder le secret pendant quelques jours. Je n’ai pas admis cette distinction, que le Duce n’a pas envisagée dans notre court entretien.