Language: French
22.9.1919 (Monday)
CONSEIL FÉDÉRAL Procès-verbal de la séance du 22.9.1919
Secret minutes of the Federal Council (PVCF-S)
La question de la révision de la convention du Gothard; l’Italie y est défavorable. La procédure de négociation proposée par le Chef du Département des Chemins de fer fédéraux.

Classement thématique série 1848–1945:
VII. LA NAVIGATION FLUVIALE ET LES TRANSPORTS INTERNATIONAUX
How to cite: Copy

Printed in

Jacques Freymond, Oscar Gauye (ed.)

Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 7-II, doc. 88

volume link

Bern 1984

more… |
How to cite: Copy
Cover of DDS, 7-II

Repository

dodis.ch/44299
CONSEIL FÉDÉRAL
Procès-verbal de la séance du 22 septembre 19191

Convention du Gothard

M.le Conseiller fédéral Haab rappelle l’état de la question2: Le Gouvernement italien, sondé3, au sujet de l’attitude qu’il comptait observer en présence des démarches4, et de la note de l’Allemagne5, relatives à la revision de la convention du Gothard, s’est enfermé dans un silence complet. L’orateur a eu la semaine dernière la visite de M. Galli, représentant des associations industrielles italiennes aux conférences de Paris, venu à titre d’information officieuse, mais muni d’une introduction officielle de la Légation d’Italie. Sur sa demande, M. Haab lui a déclaré que le Conseil fédéral n’entendait poursuivre les négociations avec l’Allemagne que lorsqu’il serait fixé sur l’attitude de l’Italie. De la conversation et d’une lettre adressée ensuite à M. Haab par M. Galli, il résulte que l’opinion publique italienne serait actuellement défavorable à une revision de la convention dans le sens de l’allégement des charges imposées à la Suisse; qu’au contraire on avait le sentiment en Italie que la convention était surtout à l’avantage de l’Allemagne et qu’en cas de revision, l’Italie devrait obtenir des avantages plus considérables; on irait même jusqu’à vouloir soulever à cette occasion la question du Splügen, avec l’octroi d’une subvention de la Suisse à cette entreprise. M. Galli dit savoir qu’une commission avait été désignée, sous les auspices du Ministère des Transports et d’un autre ministère, pour s’occuper de ces questions.

Dans ces conditions, il importe d’être fixé sur l’attitude de l’Italie; M. Haab propose donc:

1. De charger notre Légation à Rome de prier le Gouvernement italien de désigner une délégation pour examiner la question de la revision avec une délégation suisse, cela à titre de simple information et sans aucun engagement de part et d’autre. [...]6

De la discussion qui suit, il résulte qu’en droit, nous serions fondés à traiter avec l’Allemagne isolément, au cas où l’Italie se montrerait intraitable.

D’autre part, on fait observer que les négociations nouvelles devraient être conduites avec des vues plus larges que celles qui ont abouti à la convention actuelle. Il faut remarquer que la France, de par la dévolution de l’Alsace et de la Lorraine, ne réclamera apparemment pas l’application du principe de la succession d’Etat pour revendiquer à son profit les droits découlant de la convention. Nous serions ainsi affranchis en partie de la servitude que nous impose celle-ci. Il faut considérer en outre que nous pouvons faire valoir, dans les négociations avec l’Italie, l’intérêt qu’a celle-ci à ce que la Suisse utilise le port de Gênes pour ses transports maritimes, cela sous réserve bien entendu de notre droit d’utiliser les ports qui nous offriront les conditions les plus avantageuses.

1
E 1005 2/1.
2
Sur cette question, cf. DDS 7/1, nos 14, 91, 252, 257, 264, 271, 288, 295, 333, 335, 368, 384.
3
En avril 1919, le Chargé d’Affaires d’Italie à Berne a été informé par le Département politique de la situation; parallèlement le Ministre Wagnière sondait au Ministère des Transports à Rome et àla Consulta. Par télégramme no 42 du 17 avril, la Légation de Suisse à Rome faisait connaître au Département politique: Die Frage scheint mir hier überhaupt nicht in Betracht gezogen worden, und Tendenz ist, Stellungnahme Italiens den Entscheidungen, die in Paris getroffen werden, zu unterstellen (E 2200 Rom 15/2). Sur la copie de réception de ce télégramme, F. Calonder a noté: Wagnière braucht Deine Antwort. Er hat seinen Auftrag missverstanden (E 2001 (B) 3/14). Ensuite, par télégramme no 83 du 19 avril 1919, le Département politique donnait des nouvelles instructions à sa Légation à Rome: [...] Da Sie die italienische Regierung orientiert haben, bitten wir Sie, nicht weiter zu insistieren. Wir wiederholen zu Ihrer Information, dass wir entschlossen sind, die Vorschläge Deutschlands anzunehmen, ob es Italien passe oder nicht. (E 2200 Rom 15/2). (Remarque manuscrite à la fin du télégramme: Naïf!/
4
Cf. DDS 7/1, no 5 252, 288.
5
Cette note est citée dans le texte reproduit sous no 107.
6
Suivent des indications d’ordre technique.