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Le Chef du Département politique, A. Hoffmann, au Ministre de Suisse à Paris, Ch. Lardy1

Nous avons l’honneur de vous confirmer les trois télégrammes2 que nous vous avons adressés hier et avant-hier et qui sont la reproduction de ceux que M. Odier nous a fait parvenir pour nous tenir au courant des événements qui se succèdent très rapidement à Pétrograd.

La révolution russe était sans doute escomptée depuis quelques semaines déjà à Paris, et les rapports politiques si intéressants des 163, 224 et 275 janvier que vous nous aviez écrits à la suite de conversations avec M. Jules Cambon, nous avaient en quelque sorte préparés à recevoir cette nouvelle.

On pourrait presque se demander, en plaçant les révélations du Secrétaire général du Ministère des Affaires Etrangères en corrélation avec la promptitude qu’a mise l’Ambassadeur de France à reconnaître le Gouvernement provisoire, si le Gouvernement de la République n’a pas, sinon aidé, du moins encouragé cette œuvre d’assainissement qui, suivant comment elle se poursuivra, courra tourner au plus grand profit, non seulement de la Russie, mais encore de l’Europe entière.

Nous serions curieux de savoir ce que pense de tout cela votre excellent informateur, et en attendant, nous continuerons à vous tenir soigneusement au courant de tout ce que nous apprendrons de notre Ministre à Pétrograd.

Sous ce pli, vous trouverez les deux derniers rapports de M. de Planta reçus ce matin de Rom e.