dodis.ch/42991 Der schweizerische Gesandte in Paris, Ch. Lardy, an den Vorsteher des Handels-, Industrie- und Landwirtschaftsdepartementes, A. Deucher1

Ce matin, j’ai été voir Caillaux pour le remercier d’avoir publié l’article dont je vous ai envoyé le texte. Il en fera paraître un autre dans le «Matin» demain ou lundi. Il m’a garanti qu’on aboutirait à un accord et qu’il en avait reçu l’assurance absolue de Poincaré, Ministre des Finances. «Si, au Conseil des Ministres de lundi, M. Doumergue arrivait avec des exigences trop grandes, il y aura une majorité pour lui imposer des conditions acceptables par la Suisse.»

Mon interlocuteur m’a demandé si je pouvais lui indiquer les dernières exigences de M. Doumergue pour les soieries; j’ai cru pouvoir prendre sur moi de lui donner ces chiffres à titre secret, ou tout au moins de lui indiquer le chiffre de 3,25 fr.3 «A ce taux-là, s’est écrié mon interlocuteur, «on serait fou à Berne de ne pas traiter et nous ne pourrions, malgré la bonne volonté dont nous avons donné des preuves, suivre la Suisse dans sa résistance. Vous a-t-on demandé une réduction sur les vins? - Non. - On a eu tort, car on eût pu peut-être vous céder plus sur les produits industriels; n’en parlons plus; on n’a pas été habile ici. - Mais Doumergue a été très loin en consentant au chiffre que vous m’indiquez pour la soierie; je n’aurais pas espéré cela de lui. - Il est évident que, dans ces conditions, un accord s’impose, et moi qui connais à fond la soierie, je vous garantis que vous n’aurez pas à regretter de traiter à ce taux. Ce serait criminel de ne pas le faire.» [...]