Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
13. France
13.1. Commerce
13.1.1. Traité de commerce et guerre douanière
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 4, doc. 46
volume linkBern 1994
more… |▼▶Repository
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E13#1000/38#151* | |
Old classification | CH-BAR E 13(-)1000/38 32 | |
Dossier title | Korrespondenz des Departements des Auswärtigen mit der Schweizer Gesandtschaft in Paris, T. 1 (1891–1891) |
dodis.ch/42456
Retenu de nouveau chez moi depuis mercredi par la maladie de mon fils, qui a eu une rechute inquiétante, heureusement démontrée sans gravité pour la suite, j’ai reçu votre rapport sur l’entretien que vous avez eu avec M. Léon Say2, et j’ai chargé la Division du Commerce d’examiner quelles communications pourraient vous être faites à son intention.
Aujourd’hui, je viens de prendre connaissance de votre lettre du 29 écoulé3 sur votre entretien avec M. Ribot, et comme l’amélioration survenue dans l’état de mon fils me laisse l’esprit plus libre, je m’empresse de vous en accuser réception et de vous faire part de ma manière de voir sur les questions qu’elle aborde.
Le langage que vous avez tenu à M. Ribot est parfait de tous points. Je parlerai exactement dans le même sens et le même esprit à M. Arago, qui m’a demandé un entretien «sur les questions graves qui intéressent les deux pays».
Je ne sais encore que vous dire quant à l’opportunité de faire à M. Say ou à M. Ribot, ou à tous les deux, des communications plus ou moins détaillées pour être portées à la tribune de la Chambre. J’attends de voir le travail préparatoire de la Division du Commerce. Mais il y a un point sur lequel je suis pleinement d’accord avec vous, c’est que si M. Ribot ne peut agir sur l’esprit de la Commission des douanes, il est plus que douteux qu’il réussisse mieux dans le Parlement. Osera-t-il d’ailleurs, pourra-t-il, avec l’assentiment de ses collègues, engager le Gouvernement dans une lutte ouverte contre les propositions de la Commission Méline?
Je comprends fort bien que la perspective de nous voir conclure des traités avec la Triple Alliance soit fort désagréable aux Français. Cela le leur serait beaucoup moins de la part de la Belgique. Si M. Ribot pouvait exploiter ce sentiment en notre faveur, ce serait certainement auprès de la Commission qu’il pourrait le mieux le faire d’une manière toute discrète. Dans un discours parlementaire, ou bien il devrait dire beaucoup pour produire de l’impression, ou bien il se bornerait à de vagues allusions qui seraient de trop pour nous et n’auraient point de résultat utile. Sans vouloir juger la situation mieux que vous et lui, je persiste à penser que c’est à influer sur la Commission que devraient tendre nos efforts. M. Ribot doit avoir en mains les résultats de l’enquête si nigaudement éventée par M.de Diesbach. Il doit savoir par ses propres agents, combien le projet gouvernemental avait fait mauvais effet chez les industriels et commerçants suisses. Je pense du moins qu’il aura été exactement renseigné. A plus forte raison doit-on être absolument indisposé par les relèvements effroyables de la Commission. Cela, joint aux renseignements que vous lui avez fournis et à ceux que je donnerai à M. Arago, devrait lui suffir pour agir sans avoir de notes écrites de notre part. Je continue à n’avoir aucune confiance dans l’effet qu’on pourra produire sur la Commission, en ce moment. Mais c’est un jalon jeté, et plus tard, quand on verra se dérouler les événements, on ne nous accusera pas, nous Suisses, d’avoir agi par surprise vis-à-vis de la France, et les esprits auront été préparés à la nécessité d’être plus conciliants si l’on ne veut pas s’isoler complètement du reste du monde.
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