Classement thématique série 1848–1945:
I. LES RELATIONS INTERGOUVERNEMENTALES ET LA VIE DES ÉTATS
I.1 ALLEMAGNE
Imprimé dans
Documents Diplomatiques Suisses, vol. 2, doc. 264
volume linkBern 1985
Plus… |▼▶Emplacement
Archives | Archives fédérales suisses, Berne | |
▼ ▶ Cote d'archives | CH-BAR#E2300#1000/716#84* | |
Ancienne cote | CH-BAR E 2300(-)1000/716 46 | |
Titre du dossier | Berlin, Politische Berichte und Briefe, Militärberichte, Band 1 (1867–1873) |
dodis.ch/41797 Le Chargé d’Affaires a.i. de Suisse à Berlin, C.P. Mercier, au Président de la Confédération, J. Dubs1
[...]2
Le gouvernement d’ici a, en suite des débats occasionnés dans les Chambres anglaises, publié in Extenso, ainsi que vous l’avez vu par mon envoi d’hier3, le projet de traité présenté dans le temps par Benedetti. Cette pièce qui a été vue par plusieurs diplomates a été reconnue par eux pour avoir été écrite par M. de Benedetti lui-même et a été présentée, paraît-il, lors de la question du Luxembourg et plus tard, à l’occasion de la question des chemins de fer belges.Elle jette un jour nouveau et peu rassurant sur le sort qu’auraient à attendre les petits Etats dans le cas d’une victoire de la France. La publication de cette pièce, entièrement inconnue des diplomates du Sud, a fait un grand effet sur eux et on espère qu’elle engagera le gouvernement Anglais à faire observer plus strictement les règles de la neutralité. Reste à savoir si le gouvernement Français n’est pas à même de produire des documents aussi désagréables pour la diplomatie prussienne.
On raconte à cette occasion que M. Benedetti doit avoir eu pour mission de conclure avec la Prusse, et avant la guerre de 66, un arrangement assurant pour tous les cas à la France la possession du territoire que cette dernière puissance a dû céder à l’Allemagne par le second traité de Paris. Monsieur de Benedetti, dans l’idée que la Prusse serait battue, ne fit aucune démarche à cet effet, voulant se réserver [une liberté d’action pour demander plus après une défaite. Les prévisions de M. Benedetti ne s’étant pas accomplies, il dut, après la victoire des Prussiens, parler des prétentions françaises; M. de Bismark lui répondit qu’on ne devait pas songer à pareille chose. La France n’étant pas en mesure de faire la guerre dut se contenter de cette réponse et lors de la question du Luxembourg, proposa le traité en question. Celui-ci ayant été refusé, la Francearmaet se mit en mesure, attendant le moment propice pour faire la guerre; croyant l’avoir trouvé actuellement, elle se saisit du prétexte de la candidature du prince de Hohenzollern pour amener une rupture, espérant de cette manière n’avoir à combattre que l’Allemagne du Nord.
L’échange de notes que cette publication a occasionné vous sera sans doute connu par les journaux. L’article de fond de la «Nordd.Allg. Zeitung» No 173 qui vient de paraître, sortant du Ministère des Affaires Etrangères, et le télégramme que le comte de Bismark a adressé au comte de Bernsdorf à Londres servent fort bien à éclaircir la position prise par le gouvernement de l’Allemagne du Nord. Les gens bien renseignés ne connaissent, concernant cet incident, que ce qui a paru dans les journaux. On attend avec une vive curiosité les documents que Bismark a dit vouloir encore publier.
Je n’ai encore rien pu apprendre d’authentique sur l’incident Dalwigk et me réserve de revenir sur ce point.
[NB:J M. de Freydorf notifie sous date du 22 crt. à la Légation: «La France menaçant par ses armements le territoire allemand et ayant déclaré la guerre à la Prusse, le traité d’alliance, conclu le 17 Août 1866 à Berlin entre le Grand Duché et la Prusse, entre en vigueur et le gouvernement Grand Ducal, ayant reçu de la part du Chancelier de la Confédération du Nord les informations officielles sur la déclaration de guerre de la France, doit se considérer comme étant en état de guerre avec la France.
Sur les ordres de son Altesse Royale, le Grand Duc son auguste Souverain, le soussigné a chargé Monsieur le Baron de Schweizer de demander au gouvernement Impérial ses passeports et de quitter immédiatement la France. Le Comte de Mosbourg, informé de la position que le gouvernement Badois a prise vis-à-vis des événements, a demandé également ses passeports et vient de quitter la ville de Carlsruhe pour rentrer en France.»
- 1
- Rapport politique: E 2300 Berlin 1.↩
- 2
- Dans la première partie du rapport, C.P. Mercier présente la situation militaire.↩
- 3
- Non retrouvé.↩
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