dodis.ch/41118

Le Conseil fédéral au Conseil national1

[...]2Quant au résultat de notre exposition, il est clair que le Comité3 n’a pas encore pu faire de rapport; il est même probable qu’il ne le fera qu’à la fin de l’exposition.4 A juger cependant par les remarques du Comité et des feuilles publiques et par ce que nous tenons de communications orales, nous serions fondés à nourrir de grandes espérances. Mais sans parler des succès industriels qui pourront résulter de la participation de la Suisse à l’exposition, le Comité fait ressortir encore comme très important le fait qu’une opinion favorable à la Suisse commence enfin à se former chez les nations étrangères. Ainsi des feuilles anglaises ont à diverses reprises donné à entendre que des produits tels que ceux de la Suisse ne sont pas seulement l’effet d’une grande intelligence et d’une grande activité, mais probablement aussi le résultat d’un état de droit bien assuré à côté d’une grande liberté personnelle et industrielle, et que, par conséquent, les accusations sans cesse répétées que la Suisse se trouve dans un état d’anarchie plus ou moins continuel, pourraient bien être sans fondement. Dans les temps actuels il n’est certes pas sans importance pour la Suisse, que les peuples aient d’elle une autre et meilleure idée que celle que des feuilles hostiles à notre patrie s’efforcent de leur faire accepter.

Enfin, comparativement à ce que d’autres gouvernements ont fait pour cette exposition de l’industrie, les sacrifices que pourra faire la Suisse seront encore très modestes, lors même que le crédit supplémentaire serait alloué. Ainsi on a calculé que le Gouvernement français a fait une dépense de 290 francs par exposant, l’Autriche 400 fr., la Saxe 117 fr., tandis que la caisse fédérale n’aurait à payer que 24 fr. par tête.

En ayant égard à ces considérations, nous avons l’honneur de recommander à votre bienveillance la demande du Comité central d’allouer un crédit supplémentaire de fr. 10000 nouvelle valeur.5