Classement thématique série 1848–1945:
III. RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
III.2. LES ALLIÉS
III.2.2. NÉGOCIATIONS FINANCIÈRES AVEC LES ALLIÉS
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 15, doc. 393
volume linkBern 1992
more… |▼▶Repository
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2801#1967/77#74* | |
Old classification | CH-BAR E 2801(-)1967/77 3 | |
Dossier title | Frankreich (1945–1946) | |
File reference archive | 05 |
dodis.ch/47997
Déférant à notre désir, l’Association suisse des banquiers a, récemment, fait une enquête auprès de ses membres et de certains bureaux de voyage, voire de particuliers, sur les montants de billets dollars, sterling et francs français qu’ils détiennent actuellement. Afin d’établir jusqu’à quel point ces stocks ont augmenté durant la guerre, l’Association suisse des banquiers a pris la peine d’étendre son enquête aux montants existant aux 9 septembre 1939 et 1er juin 1940 pour les billets français, au 22 août 1940 pour les billets anglais - c’est la date du rappel par la Banque d’Angleterre des billets sterling circulant à l’étranger - aux 8 avril 1940 et 14 juin 1941 pour les billets dollars.
[...]2
Y ont ensuite contribué tous les réfugiés ayant cherché asile en Suisse lesquels, la plupart du temps, n’avaient pu emporter avec eux que des billets et des bijoux, seules valeurs facilement transportables qui leur permissent d’assurer leur entretien. Jusqu’en automne 1944, ces billets, selon les instructions de la Division de la Police, étaient vendus sur le marché dans les trois jours suivant l’arrivée des réfugiés et leur contre-valeur en francs suisses portée au crédit de ces derniers à la Banque Populaire Suisse3.
Enfin, il ne fait pas de doute qu’une forte proportion des sommes en billets que les particuliers possédaient en 1940 et qu’ils conservaient chez eux comme ultime réserve en cas d’évacuation brusquée, a repris, depuis lors, le chemin des banques et est venue gonfler les stocks qu’elles possédaient déjà.
Ces chiffres intéresseraient certainement les représentants américains, britanniques et français en Suisse. Nous savons, d’ailleurs, que les consulats britanniques ont été chargés de faire une enquête sur le montant des billets sterling circulant en Suisse. L’Association des Banquiers les a informés des recherches qu’elle-même avait entreprises et nous a demandé si nous pourrions nous déclarer d’accord qu’elle en communique le résultat aux dits consulats. Jusqu’ici nous ne lui avons pas répondu sur ce point dans l’idée que, s’il faut communiquer un chiffre, il vaut mieux que ce soin incombe au Département Politique; mais, en ce cas également, il convient d’être circonspect pour éviter que l’annonce de ces chiffres ne provoque une réaction défavorable aux intérêts des porteurs suisses de bonne foi que nous ne désespérons pas de sauvegarder. Peut-être conviendrait-il d’attendre que l’application stricte de l’arrêté du 2 mars 19454 sur les billets étrangers porte ses fruits et prédispose nos partenaires alliés à reprendre le problème. Après une semaine, déjà, l’Ambassade de France cherche à obtenir des allégements en faveur des Français rentrant au pays5. Quelques semaines d’un régime sévère en la matière feront peut-être fondre certaines résistances, rencontrées jusqu’ici, comme neige au soleil.
- 1
- E 2801 1967/77/3. Paraphe: BK. D’après le code «BK», cette notice a été rédigée par E. Junod. Cf. E 2001 (E) 2/558.↩
- 2
- Für die Tabelle vgl. dodis.ch/47997. Pour le tableau, cf. dodis.ch/47997. For the table, cf. dodis.ch/47997. Per la tabella, cf. dodis.ch/47997.↩
- 3
- Cf. E 4800 (A) 1967/111/64 et 154.↩
- 4
- RO, 1945, vol. 61, pp. 127-128; cf. aussi No 402, chiffre III B 4.↩
- 5
- Cf. E 2001 (D) 3/275.↩
Tags