Le Gouvernement britannique estime que les mesures qui s’imposeraient pour assurer un contrôle suffisant de ce trafic devraient comprendre les suivantes:
(a) Refus de transporter tout matériel de guerre. La définition de ce matériel devrait au moins avoir la même étendue que celle acceptée par la Suède au mois d’août 1943. En effet ce qui est demandé aujourd’hui à la Suisse n’est que ce que la Suède a déjà accordé;
(b) La limitation aux quantités normales du transit d’autres produits qui seraient susceptibles de revêtir une importance stratégique;
(c) La limitation du trafic ennemi dans sa totalité au courant normal d’avant guerre;
(d) L’application de mesures effectives dans le but d’empêcher le transit de produits de tout genre pillés par l’ennemi. Dans ce sens il ne devrait être fait aucune distinction entre produits neufs et usagés;
(e) La modification des niveaux du trafic normal en tenant compte de la libération progressive du territoire italien occupé par l’ennemi.
Maintenant que la guerre s’approche de la région des Alpes, l’octroi de facilités de transit à l’ennemi revêt de plus en plus une importance directe et urgente du point de vue militaire. Il va sans dire qu’il existe un rapport étroit entre les opérations qui réussissent à empêcher le trafic entre l’Italie et l’Allemagne par les voies situées hors du territoire suisse et l’importance pour l’ennemi des voies de communication à travers la Suisse. Il y a lieu à supposer que la quantité de produits expédiés en transit par la Suisse est déjà influencée par ce facteur.