dodis.ch/47770 Rapport du Chef du Service de Renseignements et de Sécurité de l’Etat-Major Général de l’Armée,
R. Masson1 APPRÉCIATION DE LA SITUATION AU 26.6.44
Depuis notre dernière appréciation 4.6.442)deux événements ont surgi, dont il est logique de se demander dans quelle mesure ils ont été ou sont encore susceptibles de modifier - dans le sens d’une détente - la situation de la Suisse:
f.J3 Conclusions d’ensemble
1) Les événements de Normandie et la reprise de l’offensive russe n’ont pas allégé sensiblement le dispositif des troupes allemandes à proximité de nos frontières.
2) La situation militaire de la Suisse n’a donc pas été modifiée de ce fait.
3) Je propose qu’aucun changement ne soit pour le moment apporté à notre degré de préparation militaire.
Les opérations en France et en Russie, de même que le développement de la guerre en Italie sont susceptibles de revêtir prochainement un caractère plus marqué et de créer pour la Suisse, dans un sens ou dans un autre, une situation nouvelle.
Comme par le passé, notre service est en mesure de suivre cette évolution de très près. Nous ne manquerons pas d’attirer l’attention du commandement sur toute modification de notre situation, qui notamment pourrait justifier une diminution de nos troupes sous les armes.
Je répète que, malgré les informations «Budapest»4 de notre département politique, il ne semble pas que nous soyons exposés à une «akute Gefahr».
Cependant, les circonstances, dans leur ensemble, sont telles qu’elles nécessitent de notre part, un minimum de sécurité.
Le Général s’est donné récemment la peine d’expliquer publiquement pour quelles raisons nous devions faire un nouvel effort. La presse a suivi son argumentation. On ne comprendrait pas, aujourd’hui, que le danger soit subitement moins grand pour la Suisse qu’il y a quelques jours.